Un violent incident armé a secoué le groupement Waloa Yungu à Walikale ce jeudi 3 juillet. Selon le secrétaire administratif local Bisika Bwira, un milicien du groupe armé Mouvement d’Action pour le Changement (MAC), visiblement ivre, a retourné son arme contre ses propres compagnons après une altercation.
Les faits se sont déroulés dans la localité de Kimua au petit matin. L’individu, dont l’identité reste inconnue, aurait engagé une discussion qui a dégénéré en confrontation physique avant de dégainer son arme. Plusieurs détonations ont retenti dans ce secteur déjà miné par l’insécurité chronique du Nord-Kivu.
Trois membres du MAC ont été directement touchés par les tirs. Les sources médicales de Kimua confirment qu’un milicien a reçu une balle au niveau de l’oreille, entraînant son amputation complète. Les deux autres victimes présentent des impacts balistiques à l’abdomen. Immédiatement évacués vers le centre de santé de Kumua, leur pronostic vital n’est plus engagé grâce à une prise en charge rapide.
Faut-il y voir une nouvelle manifestation de la violence milicienne qui gangrène la RDC ? Cet épisode survient dans un contexte sécuritaire extrêmement tendu à Walikale. Les groupes armés y multiplient les exactions, souvent facilitées par l’abus d’alcool et la prolifération des armes légères.
La récurrence de tels drames interroge. À peine un mois plus tôt, une scène presque identique s’est produite à Mungazi. Un soldat des FARDC en état d’ébriété avait alors ouvert le feu sur son unité, causant cinq morts et plusieurs blessés graves. Ces incidents répétés soulignent-ils des failles dans le contrôle des troupes irrégulières ?
Les autorités locales n’ont pas encore communiqué sur d’éventuelles poursuites contre l’auteur des tirs. Le commandement du MAC reste muet sur ce dysfonctionnement interne qui expose les fragilités opérationnelles de ce groupe. La sécurité des civils alentour pourrait-elle être compromise par ces tensions internes ?
Cette fusillade entre miliciens ivres rappelle cruellement les défis sécuritaires persistants dans le Nord-Kivu. Malgré les opérations militaires, la violence armée continue de se nourrir elle-même, transformant parfois les groupes en menace pour leurs propres membres. L’incident de Walikale s’inscrit dans une spirale préoccupante où l’alcool et les armes font régulièrement des victimes collatérales.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd