Des terres stérilisées, des cours d’eau souillés, des promesses non tenues : la colère gronde comme un orage tropical au cœur du Kongo-Central. Ce mercredi 2 juillet, des centaines d’habitants des villages riverains de la Compagnie minière de la Lukaya (COMILU) ont transformé Mbamba Kikenda en épicentre d’une protestation minière COMILU historique. Munis de calicots brandissant des slogans cinglants – « Respect au Code minier », « Droits des communautés bafoués » -, ces gardiens oubliés du territoire de Madimba ont sonné l’alarme contre un désastre écologique en cours.
Leur patience a atteint ses limites face aux impacts environnementaux des mines RDC opérées par la COMILU. « Nos champs ne produisent plus depuis que les rejets miniers ont contaminé les sols », témoigne une agricultrice du village de Kimbinga, les mains encore croûtées de terre infertile. Le sit-in Madimba, pacifique mais chargé d’une détermination de fer, cristallise un combat pour la survie : celui de communautés confrontées à l’asphyxie progressive de leurs moyens d’existence.
Derrière cette mobilisation, l’Association d’intérêt communautaire de la Lukaya mène la bataille juridique et environnementale. Son président, Glody Pembele, ne mâche pas ses mots : « Chaque jour, l’exploitation ronge notre patrimoine naturel comme un termite dans le bois vert. Les clauses de responsabilité sociétale ? Lettre morte. Le Code minier violation ? Une routine ». Les manifestants exigent désormais un dialogue exclusif avec la compagnie, refusant toute manœuvre de division.
La demande est claire comme l’eau des rivières désormais troubles : une réunion tripartite urgente associant gouvernement provincial, direction de la COMILU et représentants des villages. « C’est la seule voie pour faire respecter les droits communautés Kongo-Central », insiste Pembele, qui a officiellement saisi le ministre provincial des Mines. Les communautés réclament l’application stricte de l’article 258 du Code minier congolais, garantissant la protection des terres agricoles et le droit à un environnement sain.
Mais pourquoi cette urgence ? Les impacts environnementaux mines RDC se mesurent désormais en hectares de forêt dévastés et en nappes phréatiques empoisonnées. « Nos enfants tombent malades à cause de l’eau polluée », déplore un ancien du village Mbamba. La COMILU, accusée de contourner ses obligations de réhabilitation, creuse autant des galeries que le fossé de la confiance avec les populations.
Cette protestation minière COMILU sonne comme un avertissement : au Kongo-Central, le temps des beaux discours est révolu. Les communautés locales, longtemps réduites au silence, entendent désormais faire respecter leurs droits avec la force tranquille de ceux qui n’ont plus rien à perdre. Face à l’inaction, leur sit-in Madimba pourrait n’être qu’un premier acte. La balle est désormais dans le camp des autorités provinciales : sauront-elles éviter l’embrasement en garantissant l’application du Code minier ? L’heure n’est plus aux diagnostics, mais à l’action concrète.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net