Le Conseil d’administration du Fonds Monétaire International (FMI) a approuvé ce 2 juillet 2025 le premier examen de l’accord FMI RDC sous la Facilité Élargie de Crédit (FEC), déclenchant un décaissement FEC immédiat de 190,4 millions de DTS (équivalent à 261,9 millions USD). Cette injection de liquidités, destinée à combler les besoins de balance des paiements, porte le total des fonds décaissés depuis janvier 2025 à 523,4 millions USD. Comment la RDC parvient-elle à maintenir cette dynamique financière dans un contexte sécuritaire volatile ?
Malgré l’escalade des conflits dans l’Est du pays depuis fin 2024 – générant des dommages humains et économiques considérables – la stabilité macroéconomique Congo démontre une résilience remarquable. La croissance, portée par une production minière robuste, maintient son rythme tandis que l’inflation poursuit sa décrue pour atteindre un chiffre unique, une première en trois ans. La Banque Centrale du Congo (BCC), par sa politique monétaire restrictive, y contribue activement, renforçant parallèlement les réserves internationales BCC face au rétrécissement du déficit courant.
Néanmoins, M. Okamura, Directeur général adjoint du FMI, alerte sur les « risques baissiers substantiels ». L’épineux déficit budgétaire, exacerbé par les dépenses sécuritaires, devrait dépasser les projections initiales en 2025. Un plan de contingence a été adopté pour anticiper d’éventuels chocs externes, qu’il s’agisse de la réduction de l’aide humanitaire ou des tensions géopolitiques globales. Les autorités promettent un retour à l’équilibre dès 2026 via un élargissement de l’assiette fiscale et une rationalisation des dépenses. La BCC devra toutefois affiner sa stratégie de change et consolider ses fonds propres pour pérenniser ces avancées.
L’accord FEC, dont ce décaissement marque une étape clé, ambitionne de catalyser une croissance inclusive et la diversification économique. Son succès repose sur l’accélération des réformes structurelles RDC dans des domaines névralgiques : renforcement de la lutte contre le blanchiment, assainissement de l’environnement des affaires, transparence statistique et gouvernance anticorruption. Ces transformations sont indispensables pour maximiser l’impact des investissements prévus dans les infrastructures et secteurs sociaux prioritaires.
Parallèlement, la Facilité de Résilience et de Durabilité (FRD) vise à positionner la RDC comme « pays solution » dans la transition bas-carbone, un levier stratégique pour attirer les financements verts internationaux. Cette double approche s’inscrit dans la continuité du précédent programme FEC (2021-2024), qui avait dopé les réserves de change de 1,7 à 6 milliards USD. Le défi désormais ? Transformer ces acquis en développement tangible pour une population confrontée à l’insécurité. L’équation congolaise demeure complexe : stabilisation macroéconomique rime-t-elle nécessairement avec prospérité partagée ? La rigueur dans l’exécution des réformes sera l’unique garant d’une réponse positive.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
