La ville de Goma a été le théâtre de deux incidents sécuritaires majeurs ce jeudi matin 3 juillet, plongeant plusieurs quartiers dans un climat de peur. Ces événements simultanés illustrent la dégradation continue de la situation dans le Nord-Kivu, où les civils paient un lourd tribut.
À Himbi, vers 7h20, des hommes armés non identifiés ont braqué des cambistes et revendeurs de carburant sur l’axe Entrée Président-Musée. Les assaillants ont dépouillé leurs victimes d’argent et de téléphones portables sous la menace d’armes à feu. Selon des témoins, les auteurs ont pris la fuite en tirant des coups de feu en l’air, semant la panique parmi les riverants. Aucun blessé n’a été signalé, mais le traumatisme persiste dans ce secteur déjà vulnérable.
Quelques heures plus tôt, dès 6h00, une vaste opération de bouclage était lancée par les rebelles du M23/AFC près du marché public de Kituku dans le quartier Kyeshero. Cette intervention, justifiée officiellement par la lutte contre l’insécurité croissante, a conduit à l’interpellation d’une dizaine de personnes, majoritairement des hommes. Les détenus ont été soumis à une procédure d’identification impliquant des cadres locaux. Si la plupart ont été relâchés, au moins cinq individus ont été transférés vers un lieu de détention non précisé.
Ces incidents en série surviennent dans un contexte sécuritaire extrêmement tendu à Goma. La présence du M23 dans plusieurs localités du Nord-Kivu alimente les inquiétudes des organisations de la société civile. Celles-ci dénoncent la fréquence des bouclages et l’opacité entourant le traitement des personnes arrêtées. Comment garantir le respect des droits fondamentaux dans ces opérations ? La question reste sans réponse.
La population, prise en étau entre les braquages et les opérations militaires, vit dans une crainte permanente. De nombreux habitants réclament le retour urgent des autorités étatiques et le renforcement de la protection des civils. Les incidents sécuritaires à Himbi et Kyeshero rappellent cruellement la vulnérabilité des quartiers populaires de Goma. Jusqu’à quand cette spirale de violence va-t-elle se poursuivre ?
Ces événements posent également la question de l’efficacité des mesures de sécurité existantes. Alors que le bouclage de Kituku visait officiellement à lutter contre l’insécurité, le braquage simultané à Himbi démontre la persistance des menaces. Cette double crise souligne l’urgence d’une coordination renforcée entre les différents acteurs de la sécurité dans la région.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
