Dans un contexte sécuritaire toujours volatile, les opérateurs économiques de Beni et Butembo ont marqué un tournant décisif ce mercredi en réaffirmant leur soutien sans réserve au général Somo Kakule, gouverneur militaire du Nord-Kivu. Cette prise de position intervient à l’issue d’une rencontre stratégique tenue à Beni, où l’autorité provinciale s’est temporairement installée pour des raisons de sécurité.
Les discussions ont ciblé les priorités de développement dans une province dont les infrastructures essentielles – routes, énergie, réseaux de communication – accusent un retard alarmant après des années de conflits récurrents. Polycarpe Ndivito, responsable de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) Butembo-Lubero, a livré un message sans ambiguïté : « Nous voulons redonner de l’espoir à la population. Malgré les agressions et les défis, nous avons décidé de ne plus rester les bras croisés ». Cette déclaration traduit une volonté manifeste de rompre avec une certaine fatalité.
Les opérateurs économiques, acteurs clés de la vie productive du Nord-Kivu, ont salué les pistes de collaboration concrètes proposées par le général Somo Kakule. Ces propositions visent explicitement à relancer la machine économique et sociale de la région, véritable colonne vertébrale d’une province riche en potentialités mais asphyxiée par l’insécurité. Comment ignorer, en effet, que la paralysie des échanges commerciaux et la dégradation des infrastructures Nord-Kivu pèsent lourdement sur le tissu entrepreneurial local ?
Fait notable : cet engagement survient malgré les pertes substantielles subies par les opérateurs économiques Beni ces derniers mois. Leur appel à une mobilisation collective contre l’inaction – qualifiée de « facteur aggravant de la crise » – résonne comme un avertissement. La reconstruction Nord-Kivu ne saurait être l’affaire des seules autorités ; elle exige une synergie entre le pouvoir public, le secteur privé organisé autour d’institutions comme la FEC Butembo-Lubero, et la société civile.
La question centrale demeure : cette alliance inédite entre le gouverneur militaire et les forces économiques locales parviendra-t-elle à créer un environnement propice aux investissements ? La restauration des infrastructures critiques apparaît comme le premier test. Si le général Somo Kakule parvient à transformer ces déclarations d’intention en réalisations tangibles – sécurisation des axes routiers, réhabilitation des réseaux énergétiques –, on pourrait assister à un redémarrage progressif de l’activité. Dans le cas contraire, le risque est grand de voir s’éroder la confiance nouvellement affirmée des opérateurs, ces partenaires indispensables à toute renaissance économique dans le Nord-Kivu meurtri.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net