Une attaque sanglante a secoué Masumbuko, dans le territoire de Djugu (province de l’Ituri), dans la nuit du dimanche 29 au lundi 30 juin. Des présumés miliciens du groupe armé Zaïre ont pris pour cible cette localité, abattant froidement deux civils. Parmi les victimes figuraient un élève et un collecteur d’impôts, selon les informations corroborées par la société civile de Walendu Tatsi.
L’irruption violente des assaillants aux alentours d’une heure du matin a plongé la population dans la terreur. Pris de panique, de nombreux habitants ont abandonné leurs domiciles pour chercher refuge dans les localités voisines. Cette nouvelle attaque dans le territoire de Djugu intervient dans un contexte sécuritaire déjà extrêmement volatil.
Les représailles n’ont pas tardé. Dès l’avant-midi de ce lundi, un rassemblement de miliciens de la CODECO, groupe rival, a été signalé dans la zone de Drodro. Simultanément, des échanges de coups de feu ont retenti à Blukwa, où un autre groupe armé maintient une présence active. Cette escalade rapide des tensions fait craindre une reprise généralisée des hostilités dans cette région meurtrie par des années de conflit opposant la CODECO à d’autres factions.
Face à l’imminence d’une nouvelle flambée de violence dans la province de l’Ituri, les casques bleus de la MONUSCO ont immédiatement réagi. Leurs patrouilles ont été intensifiées sur l’axe stratégique Largu-Masumbuko, dans une tentative de désamorcer les tensions et d’empêcher de nouveaux affrontements entre milices.
Cet épisode tragique met en péril le fragile protocole de paix signé à peine deux jours plus tôt, les 28 et 29 juin à Aru. Les leaders de six groupes armés locaux, dont probablement les factions impliquées dans les récents événements, s’étaient pourtant engagés solennellement à une cessation des hostilités. Comment expliquer cette violation flagrantes si peu de temps après la signature ? Les appels à la retenue se multiplient désormais pour exhorter les belligérants à respecter leurs engagements.
L’ombre d’un précédent massacre plane également sur cette attaque. Elle survient en effet seulement deux jours après le meurtre de 11 déplacés internes par des éléments de la CODECO au site de Djangi, toujours dans le territoire de Djugu. Cette succession d’événements violents souligne la persistance des défis sécuritaires et la difficulté à instaurer une paix durable dans cette partie de l’Ituri. La sécurité des civils reste plus que jamais un enjeu critique. Les autorités locales et la communauté internationale parviendront-elles à briser ce cycle infernal de violence ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net