Les populations civiles de Kashebere et Kibati, localités du groupement Luberike en territoire de Walikale, subissent des travaux forcés imposés par les combattants de l’AFC/M23. Depuis trois semaines, cette rébellion contrôlant la zone exploite systématiquement les hommes valides, selon de multiples témoignages recueillis sur place. Une situation décrite comme de l’esclavage moderne dans ces territoires occupés de la RDC.
“Ils étaient venus comme libérateurs. Mais aujourd’hui nous devenons leurs esclaves”, confie un habitant sous couvert d’anonymat. Les tâches exigées incluent la construction de camps militaires, le creusement de positions défensives et le transport de lourds fardeaux. Comment un tel asservissement peut-il persister au 21ème siècle ? Les exactions à Kashebere s’intensifient quotidiennement sans intervention visible des autorités.
Le mécanisme de coercition repose sur l’intimidation des chefs traditionnels. Les rebelles les convoquent régulièrement pour transmettre des ordres de travaux. “Celui dont les hommes manquent à l’appel est immédiatement qualifié de collaborateur des FARDC”, précise un autre résident. Cette accusation entraîne des représailles immédiates, forçant une obéissance totale. La rébellion Kibati montre ainsi son vrai visage dans ces territoires occupés.
Ce samedi encore, des dizaines d’hommes ont dû couper du bois de chauffage avec des outils inadaptés. “Nous souffrons énormément avec des machettes non tranchantes”, rapporte un notable local. Le transport des fardeaux jusqu’aux camps de l’AFC/M23 épuise des travailleurs non nourris. Ces travaux forcés M23 s’apparentent à une entreprise systématique de déshumanisation. Pourquoi la communauté internationale reste-t-elle silencieuse ?
Face à cette escalade, l’option de la fuite apparaît comme seule échappatoire pour des civils épuisés. L’esclavage à Walikale crée un climat de terreur permanent. Sans action urgente des forces légitimes, ces exactions risquent de s’étendre à d’autres zones contrôlées par la rébellion. Le drame humanitaire dans ces territoires occupés RDC exige une réponse immédiate.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd