À Kinshasa, une trentaine d’organisations féminines regroupées au sein de la Woman Business Association (WBA) ont participé ce vendredi 27 juin à une session cruciale sur l’éducation financière. Cette initiative, portée par l’Association des femmes entrepreneures du Congo (AFEECO), s’inscrit dans un projet stratégique de deux ans visant à préparer l’exportation des produits congolais vers la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Mais quels sont les véritables défis pour percer sur ce marché de 1,3 milliard de consommateurs ?
Selon Betty Mulanga, présidente de l’AFEECO, cette formation répond à un impératif clé : « Dotons les femmes entrepreneures de la RDC des connaissances financières indispensables pour saisir les opportunités de la ZLECAf Congo ». Elle souligne que l’accès à ce marché ne dépend pas uniquement de la qualité des produits, mais exige une maîtrise des outils bancaires, de la gestion de crédit et des transactions internationales. Une réalité souvent sous-estimée dans les stratégies d’exportation produits congolais.
Organisée avec l’expertise de la banque FINCA, cette session inaugurale couvre quatre piliers : l’épargne structurée, la gestion comptable, l’obtention de financements adaptés et le suivi des flux transfrontaliers. Les participantes, représentant des secteurs agroalimentaire et artisanal, ont travaillé sur des études de cas concrets reflétant les réalités économiques congolaises. Ce volet éducation financière exportation constitue le socle d’un parcours complet qui se poursuivra dès le 14 juillet par des modules sur les procédures douanières, les normes sanitaires africaines et le marketing digital.
« L’AFEECO projet identifie trois leviers prioritaires : compétences financières, maîtrise logistique et visibilité en ligne », précise Betty Mulanga. Avec seulement 22% des exportateurs africains étant des femmes selon la Banque mondiale, ce programme comble un déficit criant en RDC. Les prochaines étapes incluront un accompagnement vers l’obtention des certifications nécessaires et la création de plateformes e-commerce dédiées.
Des consultations sont prévues avec les autorités provinciales pour simplifier les démarches administratives, tandis qu’un plaidoyer est mené auprès d’ONU Femmes pour un appui technique. Cette formation femmes entrepreneures RDC pourrait générer un impact économique tangible : les petites entreprises dirigées par des femmes exportent en moyenne 23% de plus après une telle formation selon les données de l’ITC. Dans un pays où l’agriculture représente 20% du PIB, l’accès à la ZLECAf représente un potentiel de croissance inexploité.
À l’horizon 2025, ce projet ambitionne de former 500 femmes, créant ainsi un réseau structuré d’exportatrices capables de positionner durablement les produits congolais sur le marché continental. Une étape décisive pour l’intégration économique régionale de la RDC, où l’autonomisation financière des entrepreneures devient un moteur de développement national.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd