Une épidémie d’origine inconnue frappe depuis plusieurs jours le cheptel bovin du village de Kalembe, dans le groupement Bashali-Mokoto au cœur du Masisi. Cette crise sanitaire animale, qualifiée d’« alarmante » par les vétérinaires locaux, menace directement l’économie pastorale de cette région du Nord-Kivu et soulève d’inquiétantes questions de santé publique.
Les symptômes observés sur les bêtes malades sont particulièrement préoccupants. Comme le décrit un vétérinaire local sous couvert d’anonymat : « Les vaches présentent des signes de gonflement des membranes et des gales qui, après un certain temps, se détachent en laissant échapper un liquide ». Ces lésions cutanées évoluent rapidement vers des plaies ouvertes, entraînant une perte de mobilité puis la mort de l’animal. Imaginez ces robustes ruminants transformés en êtres souffreteux, incapables de se déplacer avant de succomber à cette pathologie mystérieuse.
Face à cette propagation fulgurante, les autorités sanitaires animales ont pris des mesures radicales. Pas moins de trois vaches gravement atteintes ont été incinérées ces 25 et 26 juin pour tenter d’endiguer la contagion. Mais cette action d’urgence suffira-t-elle à protéger les milliers de têtes de bétail qui font vivre les familles de Kalembe ? La réponse semble incertaine tant l’agent pathogène reste non identifié.
En réaction, l’administrateur du territoire de Masisi, Emmanuel Ndizeye Rutebuka, a décrété des mesures exceptionnelles : interdiction totale des marchés à bétail, blocage de la circulation des vaches dans les zones infectées, et embargo sur l’entrée de tout bétail extérieur. Ces décisions drastiques illustrent la gravité de cette crise de l’élevage qui frappe une région où la filière bovine représente un pilier économique essentiel.
Les spécialistes en santé animale RDC lancent un double avertissement. D’abord aux éleveurs : toute suspicion doit immédiatement être signalée aux services vétérinaires. Ensuite aux bouchers : « Aucun abattage ne doit être pratiqué sans examen préalable par un professionnel », insistent les experts. La prudence s’impose également aux consommateurs, car les risques de transmission à l’homme ou de contamination via la viande bovine ne sont pas exclus tant que la nature exacte de la maladie reste inconnue.
L’origine transfrontalière suspectée – les premiers cas seraient apparus sur des bêtes venues des pays voisins – complique encore le diagnostic. Dans ce contexte d’incertitude, comment les éleveurs de Kalembe peuvent-ils protéger leur cheptel ? La solution réside dans une vigilance extrême et le strict respect des consignes sanitaires. Les autorités provinciales sont appelées à dépêcher d’urgence une équipe d’épidémiologistes pour identifier ce fléau qui pourrait, si rien n’est fait, transformer cette épidémie de bétail Masisi en catastrophe économique régionale.
En attendant, une question cruciale se pose : cette maladie des vaches inconnue pourrait-elle franchir la barrière des espèces ? Si les recherches vétérinaires Nord-Kivu se poursuivent activement, la prudence reste de mise tant que le mystère de cette pathologie bovine n’aura pas été percé.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd