Les assises de Kinshasa sur l’inclusion financière des populations vulnérables ont abouti à un cadre opérationnel prometteur. Les travaux clôturés ce 20 juin ont permis d’établir une feuille de route stratégique pour faciliter l’accès aux services bancaires aux 7,3 millions de déplacés internes et 530 000 réfugiés que compte la RDC. Cette avancée significative répond à un défi systémique : comment transformer le poids humanitaire en levier économique ?
Patrick Nkongo, Directeur Général du FPM ASBL, a souligné l’urgence d’agir : “Nous ne réinventons pas la roue. Des mécanismes éprouvés existent, comme en Ouganda où une institution financière compte 74% de clients réfugiés ou déplacés. La RDC doit valider ces outils adaptés pour soulager ces populations”. L’accent est mis sur l’adoption rapide de solutions existantes plutôt que sur des innovations coûteuses.
Trois piliers structurent la feuille de route :
- La création d’une coalition d’actions RDC regroupant institutions financières, régulateurs et organisations d’appui
- L’adaptation des produits bancaires aux besoins spécifiques des populations mobiles
- Un mécanisme de suivi des engagements avec échéance fin 2023
Kamate Siviri Alfred, DG de Trust Investment Development, a insisté sur la coordination : “Sans harmonisation, l’aide reste inadaptée. L’inclusion financière permet aux déplacés de générer des richesses plutôt que de dépendre de vivres d’urgence”. Ce plaidoyer rejoint les conclusions de la table ronde : l’accès au crédit et à l’épargne constitue le premier maillon vers l’autonomisation.
Les obstacles persistent néanmoins. L’absence de documents d’identité chez 68% des déplacés, couplée à une méfiance historique envers les institutions financières, complique l’intégration économique. Pourtant, l’enjeu dépasse la charité : selon les analyses du FPM ASBL, chaque point de progression dans l’inclusion financière RDC pourrait booster de 2,3% le PIB local dans les zones d’accueil.
La prochaine étape ? Une rencontre fin juillet pour valider les propositions concrètes avec la Banque Centrale du Congo et le gouvernement. Le FPM ASBL, fort de ses 17 ans d’expertise dans le système financier inclusif, jouera un rôle pivot dans cette coalition actions RDC. Son bras opérationnel, le FPM SA, apportera les solutions techniques aux institutions partenaires.
Si la mécanique se met en marche comme prévu, ces populations pourraient passer du statut de fardeau économique à celui d’acteurs productifs d’ici 2024. La réussite de ce chantier dépendra de la synergie entre régulateurs, fournisseurs de services financiers et organisations humanitaires. Une question demeure : cette coalition saura-t-elle transformer les promesses en résultats tangibles pour les communautés affectées ?
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
