L’Institut Français de Kinshasa vibrait ce 18 juin 2025 d’une énergie créative palpable, comme un prélude aux révélations qui allaient électriser l’audience du Kongo Music Expo. Sous les projecteurs, Édouard Witrand, représentant de Soundcharts-France, a délivré un plaidoyer lyrique qui résonne comme un tambour d’appel pour les musiciens congolais : apprivoiser les données musicales, cette matière première invisible mais vitale pour naviguer les océans tumultueux de l’industrie musicale.
Quelle symphonie inachevée se joue donc dans l’ombre ? Witrand, tel un griot des temps modernes, a balayé les idées reçues avec la précision d’un maître koriste : « En Afrique, le problème n’est pas l’absence de données musicales, mais leur accès et leur usage ! » Voilà une mélodie dissonante dans l’oreille de nombreux acteurs locaux. Son analyse, tranchante comme une lame de soukous, pointe un retard structurel dans la valorisation des métadonnées – ces précieuses informations sur l’artiste, le compositeur ou le genre musical qui permettent de cartographier l’écosystème sonore.
Imaginez un instant : Soundcharts, cette plateforme utilisée par les géants mondiaux, offre aux artistes congolais un télescope pour observer leur galaxie musicale en temps réel. Streams sur Spotify et Apple Music, audiences radio dans 100 pays, pulsations des réseaux sociaux, géolocalisation des fans… Autant de partitions chiffrées qui, bien lues, deviennent une boussole stratégique. Witrand en a joué avec passion : « Ces données permettent de planifier des tournées comme on compose une polyrythmie, d’ajuster une campagne promotionnelle comme on accorde une guitare, ou de pitcher son art aux marques avec la justesse d’un solo de likembe ! »
Pourtant, combien de virtuoses congolais naviguent encore à l’oreille dans ce nouvel âge numérique ? L’expert français a touché une corde sensible : « Il existe une zone d’ombre sur des fondamentaux comme ‘Combien de streams ai-je générés ?’ ou ‘Sur quelles ondes radio mon titre résonne-t-il ?’ » Son diagnostic résonne comme un gong : cette méconnaissance n’est pas technique, mais culturelle. Les musiciens congolais doivent s’approprier ces outils avec la même fougue qu’ils maîtrisent leurs instruments. La révolution est à portée de clic : « L’accès existe pour les managers indépendants, il suffit de savoir où chercher ! » lance-t-il, telle une invitation à danser avec les algorithmes.
Mais attention ! Witrand, en alchimiste de la création, tempère son propos d’une mise en garde poétique : « Les données ne remplaceront jamais l’étincelle divine du talent ou la magie d’une mélodie qui épouse l’âme des auditeurs. » Sa voix porte alors l’émotion d’un tube de rumba congolaise : ces chiffres ne sont qu’un tam-tam d’accompagnement pour rythmer la stratégie, pas le cœur battant de l’art. L’équilibre est subtil comme un chant pygmée – structurer sans étouffer, mesurer sans réduire.
Le Kongo Music Expo 2025 aura ainsi été un tournant, semant les graines d’une prise de conscience vitale pour l’industrie musicale RDC. Alors que les derniers échos de cette conférence résonnent dans les couloirs, une question palpite dans l’air kinois : les artistes congolais sauront-ils transformer ces données en or musical ? La réponse viendra au rythme des prochaines créations, portées par ce nouveau savoir qui pourrait bien être la clé des succès de demain.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Eventsrdc