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Nord-Kivu : Le rapport OCHA dévoile l’enfer des civils pris dans les combats

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA RDC) publie un constat accablant sur la dégradation sécuritaire dans le Nord-Kivu. Son rapport, couvrant mai 2025, documente l’escalade des violences et ses conséquences catastrophiques pour les populations civiles. Des territoires entiers sombrent dans le chaos sous les affrontements récurrents.

À Masisi, l’insécurité persiste malgré des retours timides observés depuis février. Le 8 mai, des combats à Lushebere ont provoqué la fuite de plus de 3 000 personnes. Dix jours plus tard, l’intensification des violences autour de Mweso a coûté la vie à quatre civils. Des habitations ont été réduites en cendres. Plus de 16 000 résidents ont cherché refuge dans l’urgence. La découverte de douze corps à Kiringi le 27 mai, probablement liés aux combats du 23 mai, illustre la brutalité du conflit Nord-Kivu. Malgré certains mouvements de retour, plus de 300 000 déplacés survivent dans une précarité extrême sur ce seul territoire.

Le territoire de Beni subit également des secousses violentes. Des affrontements du 3 mai à Kabweke ont déclenché l’exode de centaines de civils vers l’Ituri voisine. L’accès limité complique l’évaluation exacte des déplacements civils en RDC. Plus alarmant encore : des sources locales signalent le retour présumé des ADF dans la zone d’Oicha. Cette résurgence menace directement les populations le long de l’axe Oicha-Eringeti. À Kilima Tatu, la terreur empêche les cultivateurs d’accéder à leurs champs, aggravant la crise humanitaire.

Rutshuru vit un calvaire similaire. Les combats de mai dans les zones de Bambo, Birambizo et Kibirizi ont jeté sur les routes près de 96 500 personnes. Entre le 13 et le 24 mai, au moins huit civils ont péri dans ces violences. Les infrastructures essentielles paient un lourd tribut. Le centre de santé de Rebero, soutenu par des humanitaires, a été méthodiquement pillé. Conséquence immédiate : plus de 8 400 habitants privés de soins vitaux. Une clinique mobile a suspendu ses activités à Kihondo, laissant 25 000 personnes sans assistance médicale.

Fin mai, de nouveaux déplacements massifs ont été enregistrés. Plus de 11 000 habitants de Marangaza ont fui vers Kanyabayonga et Kilambo. Ces localités, déjà surpeuplées, offrent des conditions de survie déplorables. La présence humanitaire reste notoirement insuffisante dans les zones critiques. Comment répondre à l’ampleur des besoins ? L’insécurité dans l’Est Congo compromet toute perspective de retour pour 106 000 déplacés recensés à Bambo et Birambizo.

En toile de fond, les combats opposant FARDC-Wazalendo à la rébellion M23 soutenue par le Rwanda continuent d’alimenter cette spirale infernale. Pendant ce temps, les processus diplomatiques piétinent. Les États-Unis visent un accord de paix d’ici juillet 2025. Les discussions de Doha restent dans l’impasse. Le rapport OCHA RDC sonne comme un avertissement glaçant : chaque jour perdu en négociations se traduit par des vies brisées et des communautés anéanties. La crise humanitaire au Nord-Kivu atteint désormais des proportions insoutenables.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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