Les violents affrontements nord-kivu opposant les rebelles de l’AFC/M23 aux combattants Wazalendo du Collectif des mouvements pour le changement (CMC) ont plongé Mushebere dans le chaos. Selon des sources locales concordantes, au moins 18 maisons d’habitation ont été réduites en cendres lors des combats de mardi. Les flammes ont dévoré des foyers tandis que les populations fuyaient sous les crépitements d’armes automatiques.
Un exode massif a vidé plusieurs villages des groupements Bambo, Bukombo et Tongo. Où trouver refuge quand les balles sifflent de toutes parts ? Les civils en détresse se sont rués vers Mwesso dans le territoire voisin de Masisi ou vers le centre de Bambo. Ce déplacement des populations de Mushebere aggrave une crise humanitaire à Rutshuru déjà critique. Les besoins en abris, nourriture et soins médicaux deviennent urgents.
Les combats se sont intensifiés ce mardi autour de Kanyatsi (groupement de Tongo) et Kindjugu, près de la paroisse de Birambizo à Bukombo. Des témoins rapportent que les incendies dans les territoires de Bambo ont particulièrement visé une structure de santé. Ce centre soutenant les Wazalendo/CMC aurait été méthodiquement incendié par les rebelles M23 à Kanyatsi. Un notable local a également été interpellé par les assaillants, selon les mêmes sources.
Ce conflit M23-Wazalendo, actif depuis lundi, s’étend désormais géographiquement. Des tirs nourris ont été entendus à Kagando et Muti dans le groupement de Bambo. La stratégie des rebelles semble combiner destructions matérielles et pressions sur les figures communautaires. Comment expliquer cette escalade dans une zone déjà meurtrie ? Les analystes pointent des enjeux de contrôle territorial autour des axes stratégiques du Nord-Kivu.
La chefferie de Bwito, théâtre récurrent de violences, subit une nouvelle onde de choc. Les incendies territoires bam détruisent non seulement des biens mais aussi le tissu social. Avec l’arrestation d’un notable et la destruction d’un centre médical, c’est l’ensemble des repères civils qui vacille. Les autorités locales restent muettes face à cette tragédie qui pousse des milliers de personnes sur les routes.
Les affrontements nord-kivu laissent derrière eux un paysage de désolation. Les cendres des maisons détruites se mêlent à la poussière des routes de fuite. Sans intervention rapide, la crise humanitaire à Rutshuru risque de basculer en catastrophe. Les organisations d’aide, déjà sursollicitées, peuvent-elles encore endiguer cette marée de détresse ? La communauté internationale observe-t-elle en silence la répétition du scénario le plus sombre ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net