Une progression alarmante frappe l’Ituri : le taux de malnutrition chronique enfants RDC dans cette province a bondi de 44% en 2017 à 57% en 2025. Ce chiffre glaçant, révélé par le PRONANUT Bunia, signifie qu’aujourd’hui plus d’un enfant sur deux de moins de cinq ans souffre d’un retard de croissance irréversible dans la région. Comment une telle détérioration a-t-elle pu survenir en moins d’une décennie ?
Tous les territoires de l’Ituri subissent cette flambée de malnutrition chronique Ituri, mais le territoire de Djugu présente une situation critique. L’insécurité persistante y paralyse l’accès aux champs, créant une insécurité alimentaire Djugu aiguë qui plonge les familles dans une pauvreté extrême. Privés de récoltes et de revenus, les parents peinent à offrir une alimentation diversifiée à leurs enfants, accélérant cette spirale infernale.
Le Dr Cosma Bakemanga, responsable provincial du PRONANUT, tire la sonnette d’alarme : « Ce retard croissance enfants Ituri compromet leur développement cognitif et physique de manière permanente. C’est une génération entière dont l’avenir est hypothéqué ». Face à l’urgence, il prescrit des solutions immédiates : allaitement maternel exclusif jusqu’à six mois puis introduction méthodique d’aliments locaux nutritifs comme les légumes feuilles ou les œufs. Ces pratiques simples pourraient sauver des milliers d’enfants.
Dans ce tableau sombre, une lueur d’espoir subsiste : la malnutrition aiguë globale a reculé, passant de 11% à 9% sur la même période. Cette baisse montre que les interventions ciblées sur les cas les plus graves portent leurs fruits. Pourtant, cette avancée reste fragile car un enfant malnutri chronique devient vulnérable à toutes les formes de carences.
La situation exige une réponse coordonnée. Si l’amélioration de la sécurité reste primordiale pour permettre aux agriculteurs de Djugu de cultiver leurs terres, l’éducation nutritionnelle est tout aussi cruciale. Comme le souligne un agent de santé local : « Beaucoup de mères ignorent que le manioc seul ne suffit pas. Associer légumineuses et huile palme change tout ». Des campagnes de sensibilisation massives pourraient inverser la courbe de ce fléau silencieux qui vole l’avenir des enfants ituriens.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net