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RDC : L’ONU accuse le M23 et Kigali d’atrocités contre les déplacés de l’Est

La crise des déplacés en République démocratique du Congo atteint des niveaux catastrophiques sous l’effet des conflits armés dans l’Est du pays. Selon Paula Gaviria Betancur, Rapporteure spéciale des Nations Unies sur les droits humains des personnes déplacées internes, l’occupation prolongée du Nord-Kivu et du Sud-Kivu par les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda constitue le principal facteur d’aggravation. Cette situation engendre des violations systématiques des droits fondamentaux qui frappent des populations civiles déjà vulnérables.

Les effets dévastateurs documentés par l’experte onusienne révèlent un bilan macabre : meurtres ciblés, exécutions sommaires, violences sexuelles généralisées et travail forcé font partie du quotidien des communautés piégées dans ces zones de conflit. Pire encore, des centaines de civils ont servi de boucliers humains lors d’affrontements, une pratique condamnée avec force dans la déclaration officielle publiée à l’issue de la mission d’évaluation. Comment des êtres humains peuvent-ils être réduits à de simples outils de guerre ?

La baisse drastique de l’aide financière internationale complique davantage la réponse humanitaire. Les organismes d’assistance voient leurs capacités opérationnelles se réduire comme peau de chagrin, laissant des milliers de familles déplacées sans accès à l’eau potable, aux soins médicaux ou à la nourriture. Cette réduction des fonds intervient pourtant au moment où les besoins atteignent des records historiques dans les provinces du Kivu. Le gouvernement congolais se trouve désormais face à une responsabilité incontournable : Kinshasa doit impérativement coordonner les interventions sur l’ensemble du territoire national plutôt que de déléguer cette mission vitale.

Si des efforts législatifs ont été salués, la Rapporteure spéciale exige un leadership accru des autorités congolaises. « La souveraineté s’accompagne de responsabilités », a martelé Mme Gaviria Betancur, rappelant que la reconquête militaire des territoires occupés ne suffit pas à elle seule. La communauté internationale est également interpellée : abandonner les déplacés internes congolais équivaudrait à une trahison morale après des années de souffrances indicibles. Ces populations méritent enfin une paix durable, non de nouvelles trahisons.

Un rapport exhaustif sur les conclusions de cette enquête sera présenté au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies en juin 2026. D’ici là, l’urgence humanitaire dans l’Est de la RDC demeure une bombe à retardement sociale. Les violations flagrantes perpétrées par les rebelles M23 avec l’appui rwandais continuent de nourrir un cycle infernal de violences. Sans une mobilisation concertée et des financements pérennes, l’aide humanitaire risque de rester un pansement sur une plaie béante. La crédibilité de la réponse internationale se joue aujourd’hui dans les camps de déplacés du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net

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