Lundi 2 juin, un habitant du quartier Dav à Kalemie a marché dans une flaque d’eau sans savoir qu’elle cachait un piège mortel. Comme trois autres victimes depuis janvier, il a été électrocuté par des câbles de la Société nationale d’électricité (SNEL) laissés à l’abandon. Ces fils dénudés, transformés en armes invisibles, plongent la communauté dans l’effroi. « Cette tragédie illustre l’insécurité qui règne dans notre ville en matière électrique », dénonce Chirac Issa, vice-président de la Nouvelle Dynamique de la Société Civile – Chunvi ya Congo. Comment un service public censé fournir l’énergie devient-il une source de danger ?
Les circonstances des accidents se répètent avec une sinistre régularité : des câbles mal isolés ou rompus traînent dans les eaux stagnantes des ruelles de Kalemie, particulièrement dans le quartier Dav. Durant la saison des pluies, ces points d’eau se multiplient, créant un champ de mines électrique pour les passants. La SNEL est-elle consciente que son inertie tue ? Les familles des victimes, elles, n’ont plus de doute. « La protection des citoyens devrait être assurée par le service censé les sécuriser », rappelle Issa, la voix tremblante d’indignation. Ces accidents SNEL au Tanganyika révèlent un mépris insupportable pour la sécurité publique.
Face à cette hécatombe silencieuse, la société civile Chunvi ya Congo monte au créneau. Son cri d’alarme est double : exiger l’isolation urgente des câbles défectueux et réclamer une enquête indépendante pour identifier les responsables. « Combien de morts faudra-t-il encore avant que la SNEL ne bouge ? » interrogent les habitants lors des veillées funèbres. L’insécurité électrique en RDC dépasse largement Kalemie – c’est un fléau national qui ronge les quartiers populaires où les infrastructures vieillissantes côtoient l’urbanisation anarchique. Les câbles électriques dangereux ne sont pas des fatalités, mais le résultat de négligences coupables.
Derrière ces drames individuels se cache un enjeu sociétal brûlant : jusqu’où les entreprises publiques peuvent-elles sacrifier des vies sur l’autel de la mauvaise gestion ? L’électrocution à Kalemie n’est pas qu’un accident technique, c’est un symbole de l’abandon des périphéries urbaines. Alors que la saison des pluies s’annonce, la course contre la montre est engagée. Sans action immédiate de la SNEL pour sécuriser son réseau, le prochain décès n’est qu’une question de jours. La société civile Chunvi ya Congo veillera-t-elle seule sur la sécurité des Congolais ? Cette crise pose une question fondamentale : dans un pays riche en ressources énergétiques, comment expliquer que le courant devienne un tueur en série ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net