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RDC élue au Conseil de sécurité de l’ONU : Tshisekedi promet de réformer le système pour l’Afrique

La République Démocratique du Congo (RDC) a été élue ce mardi 3 juin 2025 membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies pour la période 2026-2027, lors de la 73e séance plénière de la 79e session de l’ONU à New York. Avec 183 voix favorables sur 187 votants, cette élection couronne près de six mois de campagne diplomatique intense et place le pays au cœur des décisions géopolitiques mondiales. Cette troisième expérience – après les mandats de 1982-1983 et 1991-1992 – intervient dans un contexte régional volatile où la RDC entend transformer son vécu en plaidoyer stratégique.

Dans son discours préparatoire du 31 mai, le Président Félix-Antoine Tshisekedi a présenté sa vision : « C’est une mission pour porter la voix de l’Afrique, ses aspirations et ses solutions au cœur des débats mondiaux ». La candidature congolaise s’appuie sur une expertise multidisciplinaire : résilience post-conflit, transition écologique, et gouvernance multilatérale. Le chef de l’État a martelé : « Nous venons devant la communauté internationale non pas comme des solliciteurs mais comme des partenaires porteurs de solutions ». Cette posture affirmée répond aux critiques historiques sur la marginalisation du continent dans les instances décisionnelles.

L’expérience unique de la RDC en matière de maintien de la paix constitue un atout majeur. Hôte de la MONUSCO, l’une des plus vastes missions onusiennes au monde, le pays propose une refonte pragmatique des opérations de paix. Tshisekedi a insisté sur des mécanismes « inspirés par notre expérience », privilégiant la prévention des conflits et une articulation renforcée entre sécurité et développement. Le modèle de « consultations 3+1 » – associant Conseil de sécurité, pays hôtes et contributeurs de troupes – vise à corriger les défaillances observées dans l’Est congolais, en proie à des violences depuis près de trente ans.

Autre priorité affichée : l’inclusion des femmes et des jeunes. « Aucune paix durable ne se construit sans eux », a déclaré le président, promettant de consacrer 30% des budgets des opérations à des programmes sensibles au genre. Cette approche s’inscrit dans une reconnaissance croissante du rôle des acteurs locaux dans la résolution des crises, particulièrement en Afrique où les conflits impactent disproportionnément les populations vulnérables.

Mais le chantier le plus ambitieux reste la réforme du Conseil de sécurité. La RDC endossera le plaidoyer africain pour « corriger l’injustice faite à l’Afrique », exigeant deux sièges permanents avec droit de veto et cinq sièges non permanents supplémentaires. Tshisekedi a rappelé la position commune du continent : « Nous défendrons la vision d’une Afrique actrice de son destin ». Cette revendication, portée par l’Union Africaine depuis des années, rencontre toutefois des résistances parmi les membres permanents actuels. La RDC pourra-t-elle impulser une dynamique nouvelle ?

Le contexte géopolitique actuel – fragmentation internationale, crises climatiques et multiplication des foyers de tension – renforce la pertinence de ce siège. Comme l’a souligné Tshisekedi, « le multilatéralisme est la clé pour relever les défis de notre temps ». La RDC devra concilier son statut de « pays pivot » avec les réalités complexes de la région des Grands Lacs, où persiste l’instabilité. Son élection intervient d’ailleurs alors que Kinshasa accuse régulièrement le Rwanda de soutenir des rebelles dans l’Est, un dossier épineux qui pourrait figurer à l’agenda du Conseil.

L’enjeu dépasse la symbolique : si le Conseil de sécurité de l’ONU reste le seul organe onusien à émettre des résolutions contraignantes, l’influence des membres non permanents demeure limitée face aux puissances veto. La capacité de la RDC à transformer son mandat en levier effectif dépendra de sa stratégie d’alliances et de sa crédibilité à incarner les aspirations africaines. Son expérience passée et son ancrage dans les défis sécuritaires contemporains lui offrent néanmoins une légitimité unique pour porter ce combat historique.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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