La capitale congolaise vient d'obtenir un soutien financier majeur dans sa lutte contre les défis environnementaux. La Banque mondiale a débloqué une enveloppe de 200 millions de dollars pour appuyer Kinshasa dans son combat contre les inondations récurrentes et l'amélioration de la gestion des déchets. Ce projet structurant, validé lors d'une séance de travail entre l'exécutif provincial et une délégation de l'institution financière, marque un tournant dans la gouvernance urbaine de la mégapole de 17 millions d'habitants.
«Ce partenariat s'articule autour de deux axes prioritaires : la réduction de la vulnérabilité aux inondations et la modernisation de l'assainissement », a souligné Catalina Marulanda, représentante de la Banque mondiale. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : Kinshasa perd chaque année près de 2% de son PIB à cause des inondations, selon les estimations du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
Le financement servira principalement à la construction d'infrastructures résilientes et au développement de systèmes d'alerte précoce. Une partie des fonds sera consacrée à la réhabilitation de la décharge de Mpassa, symbole des défis environnementaux kinois. Récupérée après une décennie d'occupation illégale, ce site stratégique pourrait devenir un modèle de gestion écologique des déchets en Afrique subsaharienne.
Comment ce projet pourrait-il transformer le visage de la capitale congolaise ? Les experts évoquent une triple mutation : urbanistique, économique et sociale. La modernisation des réseaux d'assainissement devrait réduire de 30% les maladies hydriques, selon les projections de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Parallèlement, les travaux de prévention contre les inondations protégeront près de 500 000 ménages directement exposés aux risques climatiques.
Ce coup de pouce financier intervient dans un contexte de regain de crédibilité des autorités urbaines. Le gouverneur Daniel Bumba, dont la gestion proactive a été saluée par la Banque mondiale dans un courrier officiel, incarne cette nouvelle dynamique. «La récupération de Mpassa démontre qu'une volonté politique ferme peut débloquer des situations apparemment insolubles », analyse Jean-Paul Mbwebwa, économiste spécialisé en développement urbain.
Reste à savoir comment ces fonds seront opérationnalisés dans un environnement marqué par une croissance démographique explosive (4,5% par an) et une pression foncière croissante. La Banque mondiale préconise une approche intégrée associant technologie de pointe et implication communautaire. Des capteurs de niveau d'eau connectés et des usines de traitement des déchets automatisées figurent parmi les innovations envisagées.
À l'horizon 2030, ce projet pourrait servir de laboratoire pour les villes africaines confrontées au double défi de l'urbanisation galopante et du dérèglement climatique. Pour Kinshasa, il s'agit ni plus ni moins d'écrire un nouveau chapitre de son développement urbain – un chapitre où la résilience écologique rimerait enfin avec prospérité économique.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd