Le docteur Paluku Musumba Obadi, médecin chef de zone de santé de Karisimbi, a survécu à une violente attaque armée dans la nuit du 26 mai. Des assaillants non identifiés ont fait irruption à son domicile du quartier Virunga, dans la commune de Karisimbi, le criblant de balles au dos, à la hanche et au pied gauche. Transporté en urgence à l’hôpital CBCA Virunga, il a ensuite été opéré avec succès au CBCA Ndosho. Son état, initialement critique, est désormais stabilisé selon le Dr Biya Nkizinkiko Robert, responsable sanitaire désigné par le M23.
Cette agression s’inscrit dans un contexte sécuritaire alarmant pour les soignants du Nord-Kivu. Le 14 avril dernier, le chauffeur et le fils du médecin avaient été tués lors d’une attaque similaire, tandis que son épouse subissait des blessures graves. Comment expliquer cette répétition d’actes violents contre un acteur clé du système de santé ? Les autorités locales restent muettes sur les motivations de ces assauts.
L’ONG Sauvons la Corporation Médicale a dénoncé avec virulence ce « ciblage systématique des blouses blanches ». Son coordonnateur, le Dr Bakandi Mbula Felly, exige des mesures de protection immédiates pour les médecins et leurs familles. « La communauté médicale ne peut plus travailler sous la menace constante des kalachnikovs », a-t-il martelé, réclamant une enquête approfondie pour identifier les commanditaires.
Les récentes attaques relancent le débat sur la sécurité des professionnels de santé en zone de conflit. Avec la recrudescence des violences au Nord-Kivu, les structures sanitaires peinent à maintenir leurs activités. Plusieurs sources locales évoquent une stratégie délibérée pour déstabiliser le système de santé dans les territoires contrôlés par le M23. Les praticiens osent-ils encore s’exprimer publiquement sur ces pressions ?
Alors que le Dr Obadi Musumba commence sa convalescence, la corporation médicale congolaise attend des actes concrets. La mise sous protection rapprochée des personnels soignants et le déploiement de patrouilles mixtes autour des infrastructures sanitaires figurent parmi les demandes urgentes. Les prochaines heures seront cruciales pour juger de la réponse des autorités face à cette nouvelle provocation.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
