Dans un contexte marqué par la quête de diversification des partenariats économiques, la République Démocratique du Congo (RDC) franchit un cap stratégique. Éric Yaone Tshite vient d’être nommé représentant officiel de la Chambre de Commerce et d’Industrie de la RDC (CCI-RDC) et de la Chambre de Commerce Panafricaine (PACCI) aux États-Unis. Une décision officialisée le 16 mai 2025 par une lettre référencée CCI-RDC/PR/2025/0.4, qui confie à ce cadre expérimenté une mission clé : incarner les intérêts économiques congolais et panafricains sur le sol américain.
Installé à Washington DC – avec une possible extension à New York –, Éric Yaone aura pour mandat de structurer des alliances commerciales, faciliter les investissements transatlantiques et promouvoir les projets phares des institutions qu’il représente. Parmi ses leviers d’action figurent le lobbying auprès des décideurs politiques et économiques, ainsi que l’animation de réseaux d’affaires bilatéraux. Un rôle pivot, alors que la RDC ambitionne de hisser ses échanges commerciaux avec les États-Unis à un niveau inédit.
« Cette nomination prend effet à compter de ce jour et est valable pour une durée de deux ans, renouvelable selon l’appréciation des deux parties », a précisé Magaly Badiata Kafun, présidente de la CCI-RDC. Le choix porté sur ce directeur général de Kin Kultur – plateforme digitale dédiée au développement socioculturel et économique – s’appuie sur un bilan probant. Son réseau au sein de la diaspora africaine américaine et sa maîtrise des enjeux de coopération économique constituent des atouts décisifs.
Quelles retombées concrètes peut-on anticiper ? D’abord, une meilleure visibilité des opportunités d’investissement dans des secteurs-clés comme les mines, l’agro-industrie ou les infrastructures. Ensuite, un rapprochement institutionnel avec des organismes tels que l’U.S. Chamber of Commerce, susceptible d’accélérer les transferts technologiques. Enfin, cette nomination s’inscrit dans la dynamique du African Growth and Opportunity Act (AGOA), accord commercial dont la RDC pourrait optimiser les bénéfices.
Certains analystes y voient un signal fort envoyé aux investisseurs américains : la RDC s’ouvre résolument à des partenariats gagnant-gagnant. Reste à savoir comment Éric Yaone parviendra à concilier les attentes parfois divergentes des secteurs public et privé. Son expertise en médiation culturelle et économique pourrait s’avérer déterminante pour transformer les déclarations d’intention en contrats tangibles.
À plus long terme, cette initiative renforce l’ancrage de la RDC dans l’échiquier économique continental. En synchronisant ses actions avec la PACCI – qui fédère 49 pays africains –, Kinshasa positionne son secteur privé comme un interlocuteur crédible face aux géants mondiaux. Une étape cruciale pour réduire le déficit commercial avec les États-Unis, évalué à 1,2 milliard USD en 2024 selon le Trésor américain.
Le défi est de taille, mais les outils existent. Grâce à des profils comme Éric Yaone, la RDC dispose désormais d’un relais influent capable d’opérationnaliser sa diplomatie économique. Reste à suivre comment se traduiront, dans les prochains trimestres, ces ambitions sur les indicateurs concrets : flux d’investissements directs étrangers, volume des exportations ou création d’emplois locaux.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Eventsrdc