Une nouvelle vague de violence a frappé le Nord-Kivu dans la nuit du 20 mai. Le chef du village de Mabuo, Paluku Kinda, a été abattu par des hommes armés non identifiés. Cet assassinat survient dans un contexte d’insécurité croissante malgré les opérations militaires conjointes FARDC-UPDF dans le secteur Beni-Mbau.
Selon Kinos Katuho, président de la société civile de Mamove, les assaillants ont pénétré le domicile de la victime vers 1h du matin. Les coups de feu ont réveillé les habitants de cette localité située à 28 km d’Oicha, théâtre récurrent d’attaques armées. « Un acteur clé du développement local a été liquidé », déplore le responsable communautaire.
Qui sont ces assaillants ? Pourquoi cibler un leader villageois ? Les questions restent sans réponse tandis que la région compte près de 120 groupes armés actifs selon le Baromètre sécuritaire du Kivu. Les derniers mots du défunt chef résonnent comme un avertissement : « Ils viendront pour ceux qui résistent » aurait-il confié à des proches quelques jours avant son exécution.
Kinos Katuho exige une réaction immédiate : « Nos services de sécurité doivent identifier les commanditaires. La population ne peut plus vivre sous la menace permanente des kalachnikovs ». L’appel fait écho aux récentes résolutions du sommet régional sur la sécurisation des zones rurales.
Les opérations militaires FARDC-UPDF se heurtent à une résistance inattendue depuis février. Des sources sécuritaires évoquent des « complicités locales » qui entraveraient les patrouilles dans le triangle Beni-Mbau-Mabuo. Le président de la société civile lance un avertissement sans équivoque : « Toute collaboration avec les groupes armés équivaut à une trahison nationale ».
Le bilan humain s’alourdit : 47 civils tués depuis janvier dans un rayon de 30 km autour de Mabuo. Les attaques ciblent systématiquement les autorités locales, les enseignants et les leaders paysans. Une stratégie de terreur qui paralyse le développement de toute une région.
Les funérailles du chef Kinda devraient avoir lieu ce jeudi sous haute protection militaire. Un symbole fort alors que les habitants réclament davantage de patrouilles mobiles. La réponse des autorités provinciales se fait attendre : le gouverneur militaire du Nord-Kivu a promis « des mesures exceptionnelles » lors d’une réunion à huis clos ce mercredi.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net