Un enseignant de l’école primaire Langira, située dans le groupement Waloa Yungu (territoire de Walikale, Nord-Kivu), a été sauvagement assassiné mardi 20 mai. La victime revenait du groupement Waloa Uroba après avoir retiré son salaire via un service de mobile money en RDC. Selon des témoins locaux, des individus non identifiés l’ont frappé à la tête avant de prendre la fuite, laissant le corps sans vie sur l’axe Brazza-Chumba.
Le président de la société civile de Walikale a immédiatement réagi, qualifiant ce meurtre de « symptôme alarmant de l’insécurité chronique à l’Est de la RDC ». Dans une déclaration percutante, il a pointé du doigt la circulation incontrôlée des armes illégales : « Des civils portent des fusils comme on porte un téléphone. Seuls les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) opèrent sous encadrement. »
Comment expliquer cette recrudescence de la violence ? Les observateurs locaux établissent un lien direct entre l’accès facilité aux armes et les attaques ciblant les porteurs d’argent liquide. Le mobile money en RDC, bien que pratique, transformerait ses utilisateurs en cibles potentielles. « Chaque virement perçu devient une épée de Damoclès », déplore un habitant sous couvert d’anonymat.
La société civile de Walikale documente méthodiquement chaque cas. « Nos rapports serviront de preuves irréfutables pour les procès futurs », assure son président. Une stratégie judiciaire à double détente : poursuivre les auteurs devant les tribunaux congolais, mais aussi saisir la Cour pénale internationale pour les crimes les plus graves.
En toile de fond persiste une question cruciale : jusqu’à quand le gouvernement tolérera-t-il cette libre circulation des armes illégales dans le Nord-Kivu ? Les appels se multiplient pour un désarmement urgent des civils et un renforcement des patrouilles sécuritaires sur les axes reculés. En attendant, les enseignants de la région marchent désormais en groupe pour retirer leurs salaires – ultime parade face à une insécurité devenue norme quotidienne.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net