Dans un contexte de tensions persistantes entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, l’analyse de Roland Ngoie, lobbyiste international, relance le débat sur les racines historiques du conflit. Lors d’un entretien accordé à l’ACP ce mardi 20 mai 2025, il a insisté sur la nécessité de « comprendre l’histoire du génocide rwandais pour identifier les failles stratégiques de Kigali ».
Un passé qui éclaire le présent
Roland Ngoie souligne que « la plus grande faiblesse du Rwanda réside dans les zones d’ombre entourant le génocide de 1994 ». Il fait référence à l’ouvrage de Charles Onana, « Enquêtes sur un attentat : Rwanda, 6 avril 1994 », qui questionne la version officielle de l’attentat ayant coûté la vie aux présidents Habyarimana et Ntaryamira. L’auteur y affirme que le missile SAM 16 utilisé ce jour-là aurait été tiré depuis le camp militaire de Kanombe, contrôlé par le Front patriotique rwandais (FPR) de Paul Kagame.
Des enquêtes internationales entravées ?
« Depuis 30 ans, les preuves s’accumulent, mais aucune justice ne suit », déplore Ngoie. Les investigations de l’ONU, tout comme celles des justices belge et française, se heurteraient à des « pressions politiques systémiques ». Un constat qui interroge : pourquoi la communauté internationale peine-t-elle à traduire en actes ses propres conclusions sur ce dossier sensible ?
Quelles implications pour la RDC ?
Pour le lobbyiste, cette impunité historique alimenterait les actuelles incursions rwandaises en RDC. « Comprendre les méthodes du FPR, c’est anticiper ses stratégies dans l’est congolais », explique-t-il. Cette analyse rejoint celles de plusieurs experts qui voient dans le conflit actuel une extension régionale des rivalités nées en 1994.
Une voie vers la résolution du conflit ?
Ngoie appelle à une relecture critique du passé : « Savoir qui a vraiment planifié l’attentat du 6 avril permettrait de déconstruire le narratif utilisé pour justifier certaines interventions régionales ». Une approche qui pourrait modifier l’équilibre des forces diplomatiques, alors que la Monusco entame son retrait progressif du territoire congolais.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net
