Kolwezi, épicentre des ambitions économiques congolaises, a vibré ce jeudi 15 mai 2025 au rythme de la sixième édition du Katanga Business Meeting. Un événemnt phare qui s’ouvre sur une note historique avec l’appel pressant de la Première ministre Judith Suminwa à une mutualisation des compétences pour irriguer le développement provincial.
Devant un parterre de décideurs regroupant gouverneurs, diplomates et capitaines d’industrie, le thème « Bâtir notre futur » a trouvé toute sa résonance. Le corridor de Lobito, axe logistique transfrontalier reliant la Zambie à l’Atlantique, s’impose comme le catalyseur d’une nouvelle dynamique régionale. « Plus qu’une voie ferrée, c’est un pont vers l’industrialisation », a martelé Fifi Masuka, gouverneure du Lualaba, plaidant pour une gouvernance souveraine de cet ouvrage stratégique.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : avec 70% des réserves mondiales de cobalt et d’importants gisements de cuivre, la RDC pourrait voir son PIB minier croître de 7% annuellement grâce à ce corridor selon les projections de la Banque mondiale. Une manne qui impose cependant un défi de taille : la transformation locale. « Notre priorité? Valoriser sur place 45% de nos minerais d’ici 2030 », a insisté la cheffe du gouvernement, soulignant l’impératif d’innovation industrielle.
Le volet leadership féminin a marqué un tournant dans ces assises économiques. Alors que les femmes représentent 52% de la population active congolaise, leur taux d’accès aux postes décisionnels dans le secteur minier plafonne à 18%. « Nous brisons ce plafond de verre par des fonds dédiés et des programmes de mentorat », a annoncé Judith Suminwa, citant l’objectif de 30% de femmes dirigeantes d’ici 2028.
Mais comment garantir une répartition équitable des retombées économiques ? La question a irrigué les débats sur la sous-traitance minière. Avec seulement 12% de contrats attribués aux entreprises locales selon la FEC, le gouvernement promet un cadre législatif révisé pour octobre 2025. « L’inclusion passe par des joint-ventures obligatoires et des transferts de technologie », a précisé Costa Musunka, initiateur du KBM.
L’énergie, talon d’Achille du développement, reste au cœur des préoccupations. Alors que le pays dispose d’un potentiel hydroélectrique de 100,000 MW, seul 2,5% est exploité. Les annonces de nouveaux partenariats public-privé pour doubler la capacité nationale d’ici 2030 laissent entrevoir une lueur d’espoir.
En clôture, la Première ministre a lancé un appel à l’« intelligence collective » : « Le KBM ne doit pas être un îlot de prospérité. Son ADN doit essaimer dans les 26 provinces ». Un vœu qui résonne comme un programme, à l’heure où la RDC négocie son entrée dans la zone de libre-échange continentale africaine.
Article Ecrit par Amissi G
Source: primature.grouv.cd