Katanga Business Meeting 2025 : TFM au cœur des enjeux miniers et économiques
Kolwezi a vibré du 14 au 16 mai 2025 lors de la 6e édition du Katanga Business Meeting, placée sous le thème « Bâtir notre futur : Focus sur les objectifs prioritaires ». Cet événement, réunissant plus de 500 acteurs économiques congolais et africains, a servi de laboratoire à idées pour une RDC en quête de souveraineté industrielle. Parmi les participants, Tenke Fungurume Mining (TFM) s’est distingué comme un architecte clé des débats sur le corridor de Lobito, l’entrepreneuriat féminin et la réforme de la sous-traitance minière.
Le corridor de Lobito : nouvelle colonne vertébrale économique
Longtemps réduit à un simple couloir logistique, le corridor de Lobito a été réinventé lors des panels comme le « système circulatoire » d’une industrialisation multisectorielle. « Son potentiel dépasse largement le transport de minerais : il doit devenir l’épine dorsale d’un écosystème productif intégrant transformation locale et synergies interindustrielles », a martelé Kassongo Bin Nassor, président de la Chambre des Mines. Une analyse corroborée par des projections : ce corridor pourrait générer 15 000 emplois directs d’ici 2030 selon les modèles présentés.
Entrepreneuriat féminin : un gisement de croissance sous-exploité
Le forum a consacré un volet majeur au leadership féminin, identifié comme catalyseur d’une croissance inclusive. Les discussions ont révélé un paradoxe : bien que les femmes représentent 52% des créateurs de microentreprises en RDC, elles n’accèdent qu’à 18% des financements formels. Pour inverser cette tendance, TFM a partagé son programme de mentorat ayant permis à 350 entrepreneures du Lualaba de doubler leur chiffre d’affaires moyen sur trois ans.
Réforme de la sous-traitance : vers un nouveau contrat social minier
La réforme sous-traitance minière a dominé les échanges techniques. M. Bin Nassor a plaidé pour une refonte législative créant des « zones économiques spécialisées » dédiées aux fournisseurs locaux. « Il s’agit de remplacer la logique de prestation ponctuelle par des partenariats structurants », a-t-il expliqué, citant l’exemple chilien où cette approche a augmenté de 40% la valeur ajoutée locale dans le cuivre.
TFM : vitrine du développement minier responsable
Avec un stand interactif visité par la gouverneure Fifi Masuka, TFM a détaillé ses contributions : 127 millions USD de taxes payées en 2024, 85% de sous-traitants congolais, et 23 projets communautaires actifs. Hugo Sinza, directeur des relations extérieures, a cependant alerté : « Sans résolution des défis énergétiques – seuls 12% de nos besoins sont couverts par le réseau national – notre capacité d’entraînement économique reste limitée ».
Perspectives : quel modèle de développement pour 2030 ?
Les propositions du KBM 2025 esquissent une feuille de route audacieuse :
- Tripler la capacité du corridor de Lobito d’ici 2028
- Porter à 35% la part des femmes dans les contrats miniers
- Créer un fonds de garantie pour les sous-traitants locaux
Reste à savoir si ces ambitions survivront aux réalités politiques et infrastructurelles. Comme le souligne un participant sous couvert d’anonymat : « La vraie transformation commence quand les résolutions quittent les salles climatisées pour affronter le terrain congolais ». Le prochain test ? La concrétisation de l’autorité de régulation de l’artisanat minier, promesse clé pour formaliser un secteur qui emploie 2 millions de Congolais.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
