Les éléments de la Police de Protection des Enfants et de Prévention des Violences Sexuelles ont procédé, jeudi 15 mai 2025, à l’interpellation d’Emmanuel Kabangu, président du Conseil Provincial de la Jeunesse (CPJ) du Kasaï Central. Cette arrestation, confirmée par plusieurs sources judiciaires, intervient dans le cadre d’une enquête préliminaire relative à des actes qualifiés d’« immoraux » par les autorités compétentes.
Selon des informations recoupées par notre rédaction, le dossier concerne des allégations de violences sexuelles impliquant des mineurs. Une plainte déposée par une jeune femme accuse le responsable d’avoir exercé des pressions professionnelles à répétition, aboutissant à des relations non consenties. La plaignante affirme par ailleurs avoir été licenciée sans motif valable peu après les faits dénoncés.
L’interpellation de cette figure publique, connue pour son engagement dans l’encadrement de la jeunesse kanangaise, a provoqué un séisme politique local. Comment un cadre censé incarner les valeurs éthiques de sa fonction a-t-il pu faire l’objet de soupçons aussi graves ? Les investigations, menées discrètement depuis plusieurs semaines, auraient permis de recueillir des éléments corroborant les accusations initiales.
Bien que les charges exactes n’aient pas été officiellement communiquées, des sources proches du parquet évoquent une possible qualification d’« atteinte aux mœurs » et d’« abus d’autorité ». Le ministère public insiste sur la nécessité de préserver l’intégrité des procédures : « Toutes les parties bénéficieront des garanties légales, conformément au principe de présomption d’innocence », a rappelé un porte-parole judiciaire sous couvert d’anonymat.
Cette affaire relance le débat sur les mécanismes de contrôle au sein des institutions jeunesse en RDC. Le CPJ du Kasaï Central, structure clé dans la mise en œuvre des politiques publiques en faveur des adolescents, se retrouve au cœur d’une tempête médiatique. Des voix s’élèvent déjà pour réclamer un audit complet des activités de l’organisme.
Sur le plan opérationnel, la succession immédiate de M. Kabangu pose question. Des réunions d’urgence auraient été convoquées en vue de désigner un intérimaire, mesure jugée indispensable pour éviter la paralysie des programmes en cours. Cette décision s’avère cruciale dans une région où 65% de la population a moins de 25 ans.
Les prochaines étapes judiciaires s’annoncent déterminantes. Le suspect devrait comparaître devant le tribunal de grande instance de Kananga dans un délai de quarante-huit heures, selon la procédure applicable aux crimes sexuels sur mineurs. Les avocats de la défense, déjà désignés, n’ont pas souhaité s’exprimer dans l’immédiat.
Cette affaire vient rappeler l’urgence de renforcer les dispositifs de protection des victimes potentielles au sein des structures d’encadrement. Alors que la RDC a récemment durci sa législation contre les violences basées sur le genre, son application effective reste un défi quotidien pour les acteurs de terrain.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd