Les États membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) viennent d’écrire une nouvelle page de l’histoire de la santé mondiale. Après trois années de négociations tendues, la 78e Assemblée mondiale de la santé a adopté un accord historique pour renforcer la lutte contre les futures pandémies. Un texte qui résonne particulièrement en République Démocratique du Congo (RDC), pays régulièrement confronté à des crises sanitaires.
Au cœur de cet accord : une promesse d’équité. Les vaccins, traitements et diagnostics devront désormais être accessibles rapidement à tous les pays, sans distinction de richesse. Une avancée cruciale quand on sait que lors de la COVID-19, moins de 3% des Africains avaient été vaccinés un an après l’arrivée des premiers vaccins. « Ce dispositif crée un filet de sécurité sanitaire mondial », explique un expert congolais sous couvert d’anonymat.
Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, n’a pas caché son émotion : « Cet accord est une victoire pour la santé publique mondiale. Il nous évite de revivre le cauchemar des inégalités vaccinales. » Un message fort pour la RDC où la couverture vaccinale contre la COVID-19 peine toujours à dépasser les 15% dans certaines provinces.
Sur le terrain congolais, le ministre de la Santé publique Roger Kamba a salué cette « avancée majeure » tout en rappelant les efforts nationaux. La gratuité de la maternité instaurée en 2022 pourrait servir de modèle pour faciliter l’accès aux futurs vaccins pandémiques. « La santé n’est pas une marchandise », a-t-il martelé devant les délégués internationaux.
Mais comment fonctionnera concrètement ce nouvel instrument juridique ? Comparable à un contrat d’assurance mutualisé entre nations, il obligera les pays à partager en temps réel les données sur les menaces émergentes. En échange, les pays à faible revenu comme la RDC bénéficieront d’un accès prioritaire aux contre-mesures médicales, financé par un fonds spécial.
Reste maintenant l’étape cruciale de la ratification. Il faudra 60 pays signataires pour que l’accord entre en vigueur. La RDC, qui a déjà montré sa volonté réformatrice dans le secteur santé, pourrait jouer un rôle moteur dans ce processus. Une occasion en or de renforcer son leadership sanitaire en Afrique centrale.
Ce pacte pandémique s’inscrit dans la lignée de la Convention-cadre contre le tabac de 2003. Preuve que les leçons des crises passées finissent parfois par porter leurs fruits. Reste à savoir si cette fois, la solidarité internationale résistera à la prochaine tempête épidémique…
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
