Alors que les universités congolaises peinent à se relever des défis structurels, un nouveau scandale financier secoue l’Université de Kisangani (UNIKIS). Des révélations sur la gestion opaque des fonds académiques soulèvent des questions brûlantes sur la transparence dans les institutions d’enseignement supérieur en République Démocratique du Congo.
Une alerte rouge lancée par la communauté universitaire
Après quatre heures de délibérations tendues, les représentants des corps académiques ont tiré la sonnette d’alarme. Leur requête principale ? La création urgente d’un comité de gestion responsable pour éviter, selon leurs termes, « que le pire n’arrive ». Une demande qui résonne comme un aveu d’échec du système actuel.
Des chiffres qui font froid dans le dos
La déclaration rendue publique détaille des pratiques financières troublantes : 8 000 USD perçus par les secrétaires généraux et l’administrateur du budget sur deux mois, 4 500 USD pour le recteur, et une enveloppe globale de 41 000 USD attribuée au comité de gestion. Pendant ce temps, les indemnités du personnel plafonnent à 35% d’augmentation. Comment expliquer une telle disparité dans la répartition des ressources universitaires ?
Les étudiants, principales victimes collatérales
Les révélations les plus choquantes concernent l’impact direct sur la qualité de l’enseignement. Le refus de signer les invitations des professeurs visiteurs – pourtant financés par les frais étudiants – prive les apprenants d’une mobilité académique cruciale. « Cet argent ne pouvait-il pas servir à assainir le milieu universitaire ou à enrichir la bibliothèque ? », s’interrogent amèrement les signataires.
Infrastructures en souffrance : la double peine
Les cliniques universitaires, vitales pour la communauté estudiantine, ne fonctionnent qu’au ralenti. Seules deux tranches d’indemnités de transport sur quatre ont été versées, et aucun fonds n’a été alloué au laboratoire médical. Quant aux résidences universitaires, leurs revenus annuels de 104 millions FC semblent s’être évaporés dans des budgets d’entretien fantômes.
Une lueur d’espoir venue de Kinshasa
La mission de contrôle du ministère de l’Enseignement Supérieur en avril 2025 pourrait marquer un tournant. Mais jusqu’à quand devra-t-on attendre la publication de ses conclusions ? La transparence promise dans la gestion des établissements publics reste un défi majeur pour le secteur éducatif congolais.
Ces révélations posent une question fondamentale : jusqu’à quand les universités publiques serviront-elles de caisses noires plutôt que de temples du savoir ? Alors que la RDC tente de redresser son système éducatif, l’affaire de l’UNIKIS rappelle cruellement l’urgence d’une réforme profonde de la gouvernance universitaire.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd