La ville de Lubumbashi, habituée aux soubresauts politiques, a été le théâtre d’un événement troublant ce samedi 17 mai. La résidence de Robert Kidiaba, ancien gardien emblématique du Tout Puissant Mazembe et figure populaire, a été saccagée par un groupe de jeunes se réclamant d’un parti politique au pouvoir. Un incident qui interroge autant sur les fractures sociales que sur les dérives des militants partisans dans le Haut-Katanga.
Selon des témoins, l’escalade aurait débuté lors d’un concert organisé sur la terrasse de la propriété. Des altercations entre invités et serveuses auraient dégénéré en vandalisme, avant que la violence ne se déplace vers la demeure familiale. « Ils ont tout cassé, comme si la loi n’existait plus », déplore un membre de la famille sous couvert d’anonymat. La femme de Kidiaba et deux de leurs enfants ont été blessés dans l’affrontement, selon la même source.
Si une plainte a été déposée et qu’un instigateur présumé a été arrêté, l’événement dépasse le simple fait divers. Quel message envoie cette attaque contre une personnalité publique, symbole de réussite sportive ? Pour certains observateurs, cette violence reflète une instrumentalisation inquiétante des militants politiques, transformés en milices improvisées. « Quand l’adhésion partisane sert de permis à l’impunité, l’État de droit vacille », analyse un politologue local.
Le choix de la cible n’est sans doute pas anodin. Robert Kidiaba, bien que retiré des terrains, conserve un capital sympathie important dans la région. Son image transcende les clivages, contrairement à certains acteurs politiques dont l’influence reste segmentée. Cette attaque pourrait-elle alors être interprétée comme un avertissement indirect ? Les récentes tensions autour des recompositions alliances pré-électorales dans le Haut-Katanga ajoutent à cette hypothèse une dimension géopolitique troublante.
Les autorités, par la voix du procureur de la République, promettent une enquête « rapide et impartiale ». Mais le doute persiste : cet épisode s’inscrit-il dans une série de violences ciblées, ou marque-t-il l’émergence d’un nouveau mode de pression politique ? La réactivité affichée – notamment l’arrestation d’un suspect – suffira-t-elle à calmer les esprits ?
Dans un contexte national où les affrontements entre factions politiques se multiplient, Lubumbashi donne ici un signal d’alarme. La résilience des institutions face à ces dérives sera scrutée à la loupe, alors que les prochains mois s’annoncent cruciaux pour la stabilité de la région. Reste à savoir si cet incident servira de électrochoc… ou de répétition générale.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
