L’hôpital général de référence Jason Sendwe, pilier sanitaire de Lubumbashi, vient d’écrire une page historique en célébrant son centenaire ce 16 mai. Fondé en 1924 sous le nom d’« Hôpital Prince Léopold », cet établissement incarne un siècle d’évolution médicale au cœur du Haut-Katanga. La famille Yabili, liée à son histoire dès les premiers jours, a marqué l’événement par un hommage poignant.
Maître Marcel Yabili, fils de l’une des premières naissances enregistrées dans la maternité en 1925, a salué la résilience de cette institution. « Malgré les défis matériels, l’hôpital Sendwe reste un phare pour des milliers de familles », a-t-il déclaré. Un symbole fort : des cadeaux ont été remis aux nouveau-nés du jour, perpétuant ainsi le lien intergénérationnel.
Comment un établissement colonial rebaptisé en 1966 – en hommage au nationaliste Jason Sendwe – a-t-il traversé les époques ? D’abord réservé aux colons, il s’est progressivement ouvert à toute la population, survivant aux crises politiques et aux mutations sanitaires. Aujourd’hui, ses murs décrépis abritent toujours 500 lits, accueillant près de 50 000 patients annuels selon les registres hospitaliers.
Pourtant, cet anniversaire soulève des questions cruciales. Combien d’établissements centenaires en RDC peuvent se targuer d’une telle continuité de service ? Si les équipes médicales font des prouesses avec des moyens limités, les défis persistent : pénuries de médicaments, équipements obsolètes, surpopulation dans les services de pédiatrie.
Le geste de la famille Yabili rappelle une réalité essentielle : chaque citoyen peut contribuer à préserver ce patrimoine médical. « C’est notre devoir à tous de soutenir ces institutions qui ont bercé nos histoires familiales », insiste Maître Yabili. Un appel qui résonne alors que les autorités provinciales planchent sur un projet de réhabilitation partielle du site.
Au-delà des célébrations, l’hôpital Sendwe fait face à un dilemme : comment concilier mémoire collective et modernisation urgente ? Les spécialistes plaident pour une approche équilibrée – préserver le bâtiment historique tout en développant de nouvelles infrastructures adjacentes. Une solution qui honorerait son passé tout en préparant l’avenir sanitaire du Haut-Katanga.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
