Dans un geste solidaire qui marque les esprits, le rappeur franco-congolais Baala vient d’annoncer la réhabilitation de l’école primaire EP7 Yolo-Sud à Kinshasa. Cet établissement, où enseigne la désormais célèbre éducatrice Bonnette Elombe, symbole de résilience pédagogique sur les réseaux sociaux, bénéficiera d’une rénovation complète. Mais que révèle cet engagement sur l’état de notre système éducatif ?
La visite de l’artiste, survenue ce 17 mai 2025, ne se limite pas à un simple coup de projecteur médiatique. Dès son arrivée, deux camions-poubelles ont évacué des monticules de déchets accumulés, tandis que les sanitaires de l’école subissaient un nettoyage en profondeur. « Nous instaurons un ramassage hebdomadaire des ordures », précise Baala, montrant ainsi que son action s’inscrit dans la durée.
La directrice Astrid Ntumba Mayamba ne cache pas son émotion : « Son engagement dépasse nos attentes. Après des années de lutte silencieuse, cette école retrouve enfin l’espoir ». Ces propos soulignent crûment les défis quotidiens des établissements scolaires de Yolo-Sud, où les infrastructures vétustes entravent depuis longtemps la qualité de l’enseignement.
Cette initiative s’inscrit dans une série d’actions humanitaires à Kinshasa, où plusieurs artistes locaux et de la diaspora redéfinissent les contours de l’engagement citoyen. Baala, qui avait récemment soutenu le home des vieillards de Kintambo, semble vouloir impulser un mouvement plus large. « La réhabilitation sera globale : toitures, bancs, tableau noirs… Tout sera repensé avec les acteurs locaux », promet-il.
Mais derrière ce tableau optimiste se cache une réalité plus sombre. Combien d’écoles dans la capitale congolaise nécessitent une intervention urgente ? Le cas de l’EP7 Yolo-Sud n’est malheureusement pas isolé. Les enseignants, à l’image de Madame Elombe dont les vidéos virales ont alerté l’opinion, dénoncent depuis des années des conditions de travail précaires.
Ce partenariat inédit entre un artiste et une institution scolaire ouvre cependant des perspectives innovantes. « C’est la preuve que la société civile peut compléter l’action étatique », analyse un expert en politiques éducatives contacté par nos soins. Reste à savoir si ce modèle pourra inspirer d’autres mécènes et surtout… se pérenniser.
Alors que les premiers travaux devraient commencer d’ici juin 2025, parents et élèves guettent les transformations promises. Dans une cour de récréation où les ordures ont laissé place à un espace nettoyé, un élève de 6ème année lance : « Maintenant, on pourra étudier sans avoir peur des maladies ». Une phrase simple qui résume à elle seule l’enjeu fondamental de cette initiative.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Eventsrdc