24.5 C
Kinshasa
vendredi, mai 16, 2025

Toute l'Actualité RDC, en Direct et en Détail

AccueilActualitéÉconomieRDC-FMI 2025 : un accord préliminaire qui consolide la croissance malgré l'impact...

RDC-FMI 2025 : un accord préliminaire qui consolide la croissance malgré l’impact du M23

Dans un contexte marqué par des défis sécuritaires persistants et une conjoncture économique mondiale volatile, la République démocratique du Congo (RDC) franchit une étape clé dans son partenariat avec le Fonds monétaire international (FMI). Les autorités congolaises et une mission du FMI ont conclu un accord préliminaire sur la première revue du programme triennal soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC). Cet accord, soumis à l’approbation du Conseil d’administration du FMI d’ici fin juin 2025, ouvre la voie à une consolidation des réformes économiques engagées depuis 2021.

Une croissance résiliente malgré les turbulences

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’économie congolaise affiche une croissance robuste de 6,5% en 2024, soutenue principalement par le secteur extractif. Selon Calixte Ahokpossi, chef de mission du FMI pour la RDC, « la stabilité extérieure s’est renforcée grâce à l’accumulation des réserves internationales », passant de 1,7 à 6 milliards USD entre 2021 et 2024. Une performance remarquable, bien que ces réserves restent inférieures au seuil d’adéquation recommandé pour couvrir les importations.

Le contrôle de l’inflation constitue un autre succès : le taux annuel est retombé à un chiffre unique en avril 2025, une première depuis juillet 2022. Cette stabilisation, attribuée à une politique monétaire resserrée et à un taux de change maîtrisé depuis mi-2024, contraste avec les tendances inflationnistes régionales.

L’ombre portée du conflit du M23

Mais comment évaluer la durabilité de ces progrès face à l’impact dévastateur de la rébellion du M23 ? Le conflit armé dans l’Est du pays a entraîné depuis fin 2024 des pertes humaines dramatiques et paralysé des bassins économiques clés, notamment dans les provinces du Nord et Sud-Kivu. « Les répercussions humanitaires et économiques compromettent les avancées macroéconomiques », souligne M. Ahokpossi, pointant un risque de contraction des investissements dans les zones affectées.

Cette réalité duale – entre résilience des indicateurs nationaux et vulnérabilités locales – interroge la capacité des institutions à concilier stabilisation financière et développement inclusif. Le programme FEC 2025 prévoit-il des mécanismes spécifiques pour les régions en crise ? La question reste en suspens.

Continuité dans les réformes : quel héritage du précédent programme ?

Le nouvel accord s’inscrit dans le prolongement du programme triennal 2021-2024, qui avait permis de reconstituer les réserves de change et de contenir le déficit budgétaire. Avec un montant initial de 1,5 milliard USD, ce partenariat avait jeté les bases d’une relative stabilité macroéconomique malgré la pandémie et la crise ukrainienne.

Pour 2025, les priorités affichées incluent la modernisation de la gestion des finances publiques et l’élargissement de l’assiette fiscale – des chantiers cruciaux pour réduire la dépendance aux secteurs extractifs. Reste à savoir si ces mesures suffiront à impulser une diversification économique tant attendue, dans un pays où 70% du PIB dépend encore des ressources minières.

Perspectives : entre optimisme prudent et défis structurels

Si le FMI table sur une croissance supérieure à 5% en 2025, plusieurs épines subsistent. La volatilité des cours mondiaux des matières premières, l’insécurité persistante à l’Est et les tensions géopolitiques régionales pourraient freiner cet élan. Parallèlement, l’amélioration du climat des affaires et l’accélération des projets d’infrastructures apparaissent comme des leviers incontournables pour transformer la résilience en prospérité partagée.

En définitive, cet accord préliminaire avec le FMI consolide la crédibilité financière de la RDC sur la scène internationale. Mais son succès final dépendra de la capacité à conjuguer rigueur économique et paix sociale, dans un pays où les défis du développement restent aussi immenses que ses potentialités.

Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd

Commenter
Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
Actualité Liée

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici


Actualité Populaire Liée

Actualité Populaire RDC

Derniers Appels D'offres