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Exode massif à Nyiragongo : des milliers fuient les violences des groupes armés

Une vague de panique secoue les villages Kanzana et Kabale Katambi, dans le territoire de Nyiragongo au Nord-Kivu. Depuis le 12 mai, des centaines de familles fuient vers Goma et Sake, épuisées par des mois de terreur orchestrée par des groupes armés. Les témoignages recueillis dépeignent un cauchemar quotidien : vols répétés, violences sexuelles et enlèvements.

« Sept visites en deux semaines. Ils prenaient tout, même notre dignité », murmure une mère de neuf enfants, survivante de ces raids nocturnes. Son mari, disparu depuis février, fait partie des invisibles de cette crise oubliée.

Le 4 avril, Kabale Katambi bascule dans l’horreur : onze civils exécutés pendant leur repas. Un mois plus tard, quatre membres d’une même famille brûlés vifs. Ces atrocités poussent les populations vers l’exode, transformant la RN2 en fleuve de détresse humaine.

Des mesures sécuritaires controversées

L’administrateur local nommé par l’AFC/M23 impose un couvre-feu strict : circulation des motos interdite après 21h, restrictions sur le transport de marchandises. Des décisions perçues comme inefficaces par les déplacés interrogés. « Ils ciblent les symptômes, pas la maladie », critique un notable de Mudja sous couvert d’anonymat.

« Les wazalendo et FDLR utilisent la forêt de Mudja comme base arrière », accuse un cultivateur en route vers Goma. Son récit fait écho aux rapports de l’OCHA : 85% d’augmentation des incidents sécuritaires depuis janvier dans la région.

Goma sous tension humanitaire

La ville-volcan devient le réceptacle de cette détresse. Le cluster CCCM1 recense déjà 10 500 déplacés dans 53 centres d’hébergement précaires. « Nous manquons de tout : eau, nourriture, médicaments », alerte un travailleur humanitaire sur place. L’ombre du M23 plane sur cette crise, avec des accrochages signalés jusqu’aux portes de Goma début avril.

Comment en est-on arrivé à cette situation critique ? Les analystes pointent l’effet domino du conflit M23-Rwanda : le vide sécuritaire créé par les avancées rebelles aurait permis aux groupes armés locaux de se réorganiser. Une théorie que réfusent catégoriquement les autorités locales.

Alors que le soleil se couche sur Nyiragongo, les villages abandonnés ressemblent à des coquilles vides. Dans les rues de Goma, les nouveaux arrivants scrutent l’horizon, cherchant une sécurité qui se dérobe sans cesse. La communauté internationale, elle, observe en silence cette tragédie qui s’écrit au rythme des déplacements massifs.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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