La délégation du ministère des Infrastructures et Travaux publics (ITP) de la République démocratique du Congo (RDC) a dressé un bilan encourageant après sa mission de contrôle sur le chantier de la route Kananga-Kalamba Mbuji, épine dorsale du désenclavement du Kasaï-Central. Sur les 140 kilomètres inspectés entre Kananga et Mombela, les équipes ont éliminé les principaux points de rupture, permettant une circulation fluide à 60 km/h pour les véhicules légers et 30-40 km/h pour les poids lourds. Un progrès tangible, bien que temporaire : le revêtement définitif de cette section en terre battue est programmé pour la prochaine saison sèche.
« L’entreprise respecte les délais », a souligné Donatien Balekelayi, député provincial du territoire de Kazumba, lors d’un point presse. La mise en service de la carrière de moellon de Mombela et de son concasseur opérationnel constitue un autre jalon. Cette infrastructure stratégique alimente déjà la production de caniveaux préfabriqués, accélérant les travaux de drainage – clé de voûte de la durabilité du projet.
Le ministère des ITP a par ailleurs clarifié un imbroglio administratif concernant la RN1. Une portion de 28 km entre Matamba et Pont Miao, initialement exclue du périmètre, sera finalement intégrée au programme de réhabilitation. Cette décision corrige une erreur d’affectation et étend l’impact socio-économique du projet.
Quel impact cette avancée aura-t-elle sur l’économie locale ? Les experts y voient un catalyseur pour le secteur minier et agricole du Kasaï. « Une route praticable en toutes saisons réduit de 40% les coûts logistiques », rappelle un économiste basé à Kananga. La fluidité du trafic vers Kalamba Mbuji, zone riche en diamants artisanaux, pourrait booster les exportations hors circuit informel.
Reste à pérenniser ces acquis. Le calendrier serré des travaux de revêtement et l’approvisionnement régulier en moellon constitueront des tests décisifs. Avec un enjeu sous-jacent : faire de ce corridor la sève du développement d’une région longtemps isolée. La prochaine phase, dotée d’un budget non dévoilé, déterminera si le Kasaï-Central passe du statut de chantier à celui de hub économique.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net