32.6 C
Kinshasa
mardi, mai 13, 2025

Toute l'Actualité RDC, en Direct et en Détail

AccueilActualitéJusticeGrève des greffiers en Ituri : la justice au point mort face...

Grève des greffiers en Ituri : la justice au point mort face aux revendications salariales

Les greffiers de la cour d’appel de l’Ituri ont déclenché, ce lundi 12 mai, un mouvement de grève illimité qui paralyse l’administration judiciaire de Bunia. Cette action, qualifiée d’« ultime recours » par les syndicalistes, vise à dénoncer des conditions socio-professionnelles jugées « indignes » malgré des alertes répétées adressées aux autorités de Kinshasa.

Jojo Lisala, président du syndicat des greffiers de l’Ituri, a exposé avec amertume les griefs accumulés : « Des agents avec plus de trente ans de service n’ont jamais perçu de salaire régulier. Certains, bloqués au même grade depuis une décennie, voient leurs carrières stagner. Comment envisager une retraite digne sans liquidités ? » a-t-il interrogé, soulignant l’ironie d’une province génératrice de recettes judiciaires mais incapable de rétrocéder des droits fondamentaux à ses agents.

Rassemblés devant le tribunal de grande instance de Bunia, les grévistes ont martelé leur détermination : « Cette grève durera tant que Kinshasa restera sourd. Nous exigeons des réponses concrètes sur les rémunérations, les promotions et le respect des statuts », ont-ils lancé, refusant toute demi-mesure. La colère, palpable, contraste avec l’immobilisme dénoncé.

Laurent Palume Ramazani, greffier principal, a nuancé le discours en plaidant pour un « service minimum » afin de ne pas asphyxier complètement l’institution. « Bloquer tous les dossiers aggrave les retards. Mieux vaudrait traiter les urgences tout en maintenant la pression », a-t-il suggéré, révélant des tensions internes sur les modalités de la protestation.

En coulisses, des sources évoquent une « crise de défiance » entre la fonction publique et le ministère des Finances, accusé de bloquer les dossiers de régularisation. Les justiciables, pris en étau, s’impatientent : « Nos procédures sont gelées. À quand une médiation gouvernementale ? », interroge un avocat local sous anonymat.

Cette paralysie intervient dans une région où les contentieux fonciers et sécuritaires exigent pourtant une justice réactive. Les greffiers, rouage essentiel de la machine judiciaire, rappellent par leur absence que sans moyens humains décents, l’État de droit reste une chimère. L’administration centrale, silencieuse à ce stade, devra trancher : négocier sous la pression ou risquer un enlisement aux conséquences politiques imprévisibles.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

Commenter
Actualité Liée

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici


Actualité A la une 24hr

Derniers Appels D'offres