La région de Lubero, dans le Nord-Kivu, vient de subir une nouvelle vague de violence marquée par deux attaques meurtrières attribuées aux rebelles des Forces Démocratiques Alliées (ADF). Entre le jeudi 8 et le vendredi 9 mai 2025, 24 civils ont été exécutés dans les secteurs de Bapili et Bapere, selon des sources locales et des rapports de la société civile.
Un déchaînement de violence en deux actes
La première attaque a frappé Fungula, localité reculée du secteur de Bapili, dans la nuit du 8 mai. 18 personnes ont été massacrées à quelques kilomètres de Mayba, selon Moïse Kahuyu, rapporteur de la Société Civile à Vuyinga. Quelques heures plus tard, le secteur voisin de Bapere enregistrait 6 nouvelles victimes, portant le bilan à 24 morts en moins d’une journée.
Bapili et Bapere : épicentres d’une insécurité persistante
Ces attaques surviennent dans une zone déjà traumatisée par des années de conflits. Les habitants de Fungula ont fui vers Njiapanda, transformant cette localité en refuge précaire. « Les ADF ne sont plus seuls. D’autres groupes armés aux méthodes similaires opèrent dans l’ombre », alerte Tiu Upangi Musa, chef coutumier de Kasenye. Une théorie qui complique les efforts de sécurisation.
Plus de 800 morts depuis fin 2024 : le cri d’alarme de la société civile
Le dernier rapport de la société civile de Lubero révèle un chiffre glaçant : 800 civils tués depuis décembre 2024 dans des attaques attribuées aux ADF. Ce bilan macabre interroge sur l’efficacité des opérations militaires en cours. Comment expliquer cette recrudescence malgré l’état de siège décrété dans la province ?
Une stratégie terroriste qui s’adapte
Les modes opératoires des assaillants montrent une évolution inquiétante. Les frappes rapides sur des cibles dispersées, la maîtrise du terrain et la possible collaboration avec d’autres groupes armés déstabilisent les dispositifs de défense. Les communautés rurales, premières victimes de cette guerre asymétrique, paient le prix fort.
Les autorités provinciales restent muettes sur ces récentes attaques. En attendant, la population de Lubero vit au rythme des alertes et des déplacements massifs. La communauté internationale suivra-t-elle ces événements autrement que par des condamnations de principe ? La question reste ouverte alors que le Nord-Kivu s’enfonce dans une crise sécuritaire sans fin.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net