Ce dimanche 10 mai 2025, la RN1, artère vitale du Kongo Central, a été le théâtre de deux accidents tragiques à Kasangulu et Mbanza-Ngungu. Si les autorités se montrent réactives, l’absence de bilan officiel alimente les interrogations sur la transparence des procédures d’urgence. Un silence qui contraste avec l’empressement médiatique du gouvernement à annoncer des mesures de secours.
La Première ministre Judith Suminwa a ordonné au Vice-Premier ministre de l’Intérieur de « déployer immédiatement les moyens nécessaires ». Une réactivité saluée en surface, mais qui soulève une question cruciale : cette intervention tardive ne trahit-elle pas des lacunes structurelles dans la gestion des risques sur cet axe routier, régulièrement épinglé pour son état dégradé ?
Urgence en cascade : entre RN1 et Sud-Kivu, le gouvernement jongle avec les crises
Dans un savant équilibre des priorités, l’exécutif étend son champ d’action au Sud-Kivu, où les pluies torrentielles ont ravagé Fizi. « Je suis personnellement impliquée dans le suivi de cette situation humanitaire », a déclaré Mme Suminwa, appelant les ministres concernés à « une mobilisation sans faille ». Une rhétorique solennelle qui masque mal l’étendue des défis logistiques.
Le communiqué de la Primature insiste sur « l’engagement total de l’État », promettant prise en charge médicale et reconstruction. Mais sur le terrain, les témoignages évoquent toujours des retards dans l’acheminement des vivres. Le gouvernement parviendra-t-il à concilier communication proactive et résultats tangibles ?
RN1 : une route maudite, un dossier politique sensible
Avec ces accidents, la RN1 s’impose une fois de plus comme le point noir des infrastructures congolaises. Les habitants du Kongo Central s’interrogent : jusqu’à quand devront-ils compter les morts avant que des travaux durables ne soient engagés ? La réactivité affichée aujourd’hui suffira-t-elle à apaiser une colère populaire grandissante ?
Si les interventions d’urgence calment temporairement les esprits, elles ne répondent pas à l’exigence centrale : une politique de prévention ambitieuse. Le prochain test pour l’exécutif ? Transformer ces mesures de crise en plan stratégique, alors que le budget 2025 accorde moins de 5 % aux infrastructures routières.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net