La Synergie des missions d’observation citoyenne des élections (SYMOCEL) a marqué un pas décisif dans le paysage politique congolais en organisant un atelier stratégique à Matadi, dans la province du Kongo Central. Du 6 au 9 mai 2024, cette plateforme de la société civile a mobilisé des acteurs clés autour d’un objectif commun : jeter les bases de réformes électorales indispensables pour les scrutins de 2028.
Financé par l’ambassade de Suède via l’ONG Diakonia, cet atelier a réuni des organisations spécialisées dans l’observation électorale et l’éducation civique. Les travaux se sont concentrés sur une analyse SWOT approfondie du contexte post-électoral, identifiant notamment les lacunes structurelles du système actuel. Une question cruciale a guidé les débats : comment transformer les faiblesses identifiées lors des précédents scrutins en leviers pour des élections crédibles en 2028 ?
Luc Lutala, coordonnateur national de SYMOCEL, a présenté des recommandations ambitoises aux institutions étatiques. « L’urgence d’une réforme législative s’impose pour éviter la reproduction des erreurs passées », a-t-il martelé. Parmi les priorités figurent la révision du cadre juridique électoral et l’opérationnalisation du calendrier électoral 2022-2027 de la CENI.
Le plaidoyer insiste particulièrement sur deux axes majeurs : la tenue d’états généraux des élections sous l’égide du Chef de l’État et l’inscription des réformes électorales à l’agenda parlementaire. Autre point névralgique : le financement pérenne des processus électoraux. Les participants ont souligné la nécessité d’une budgétisation étatique anticipée pour éviter la dépendance aux bailleurs internationaux.
Cet atelier de Matadi pourrait constituer un tournant dans la préparation des élections de 2028. Les propositions issues des travaux appellent à une refonte du système électoral intégrant les leçons des crises passées. Reste à savoir si les institutions concernées saisiront cette opportunité pour restaurer la confiance des citoyens dans l’outil électoral.
La balle est désormais dans le camp des décideurs politiques. La mise en œuvre de ces recommandations déterminera si la RDC parviendra à organiser des élections véritablement inclusives et transparentes en 2028, ou si le pays reproduira les schémas de contestation post-électorale.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net