Dans un contexte marqué par une crise humanitaire persistante et des défis sécuritaires majeurs dans l’Est du pays, la Première ministre Judith Suminwa a réaffirmé jeudi la nécessité de maintenir la collaboration RDC-ONU. Lors d’une réunion stratégique à Kinshasa, la cheffe du gouvernement a appelé à une « efficacité renforcée » des agences onusiennes, malgré la baisse inquiétante des financements agences onusiennes. Un discours de résilience qui soulève toutefois des questions sur la viabilité des partenariats internationaux en période de vaches maigres.
« Dans ce contexte de réduction des ressources, on va voir comment on peut faire mieux et de manière efficace », a déclaré Judith Suminwa, reconnaissant implicitement l’impact des coupes budgétaires sur les opérations critiques. Cette déclaration, loin d’être anodine, intervient alors que plusieurs bailleurs réduisent leur engagement financier – une tendance qui menace directement la réponse à la crise humanitaire RDC, déjà fragilisée par les conflits armés.
Bruno Lemarquis, coordonnateur du système des Nations unies, n’a pas masqué l’ampleur du défi : « Une polycrise », a-t-il résumé, évoquant l’imbrication toxique entre insécurité dans le Kivu, urgences sanitaires et stagnation développementale. Comment concilier l’« agenda de développement » du gouvernement avec la gestion des urgences ? La question, lancinante, reste sans réponse claire.
Les engagements pris à l’issue de cette retraite – renforcement des mécanismes de coordination, priorisation des zones critiques – sonnent comme un vœu pieux sans garantie de réalisation. Le gouvernement Suminwa parie sur l’ingéniosité institutionnelle pour compenser le manque de moyens. Mais jusqu’où peut-on « faire mieux » avec moins ? La quadrature du cercle congolaise exigera plus qu’un optimisme de circonstance.
Reste que cette rencontre aura au moins servi à acter un constat partagé : aucun acteur ne peut prétendre résoudre seul les défis sécuritaires Est Congo. Si la feuille de route annoncée échoue, ce ne sera pas seulement un revers pour la Judith Suminwa gouvernement, mais un signal alarmant sur la capacité de la communauté internationale à tenir ses promesses envers les populations vulnérables.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net