Une lueur d’espoir perce dans le ciel sécuritaire du Haut-Katanga. Les villes de Lubumbashi et Likasi, longtemps ensanglantées par une criminalité endémique, enregistrent une baisse spectaculaire des actes violents. Cette amélioration fait suite au déploiement de l’opération Ndombo et à une collaboration inédite entre forces de l’ordre et populations civiles.
Selon les derniers chiffres communiqués par le groupe thématique Gouvernance sécuritaire et paix, le nombre de crimes quotidiens serait passé de 15 à 20 cas journaliers à seulement 2 ou 3 incidents recensés. « Les résultats de nos enquêtes de terrain confirment une nette amélioration », affirme Bertin Tshoz, responsable de cette structure de la société civile.
Cette transformation radicale trouve ses racines dans une stratégie à double détente. D’un côté, des bouclages ciblés menés par les unités spécialisées de la police nationale. De l’autre, un réseau de dénonciation citoyenne qui a permis de localiser les repaires criminels avec une précision chirurgicale.
Le major Charles Esperanto Bin Lwamba, porte-parole de la police provinciale, détaille le mécanisme : « Chaque information remontée par les habitants déclenche une opération rapide. Les quartiers sensibles sont encerclés, fouillés maison par maison. Résultat : des dizaines d’arrestations et la fuite des éléments les plus dangereux ».
L’opération Ndombo, pilotée personnellement par le vice-Premier ministre de l’Intérieur, semble avoir porté ses premiers fruits. Vols à main armée, viols collectifs et tueries sanglantes – qui défrayaient quotidiennement la chronique – se font désormais plus rares. Les riverains osent à nouveau circuler après le couvre-feu dans certains secteurs hier encore considérés comme « zones rouges ».
Mais comment maintenir cette dynamique vertueuse ? Les autorités misent sur la pérennisation du dialogue police-population. Des cellules de coordination ont été implantées dans chaque commune, permettant un échange d’informations en temps réel. Parallèlement, les éléments des forces de l’ordre bénéficient désormais de formations accélrées aux techniques d’intervention urbaine.
Ce succès relance le débat sur l’efficacité des approches sécuritaires participatives. Et si la clé de la stabilisation résidait dans cette symbiose entre armée et civils ? Les résultats tangibles enregistrés à Lubumbashi et Likasi pourraient servir de modèle à d’autres régions en proie à l’insécurité chronique.
Reste à savoir si cette embellie résistera à l’épreuve du temps. Les défis sont nombreux : réinsertion des anciens combattants, trafic d’armes persistent, pression démographique dans les zones minières. La société civile appelle à une vigilance collective : « La paix se construit jour après jour. Aucun relâchement n’est permis ».
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net