Une rencontre cruciale a eu lieu ce mardi 6 mai à Kinshasa entre le caucus des députés de l’Ituri et le vice-Premier ministre de la Défense nationale, Guy Kabombo Muadiamvita. L’objet ? Une demande pressante de rationalisation de la Réserve armée de la défense (RAD) et de renforcement des effectifs des FARDC face à la menace persistante des ADF dans la province de l’Ituri.
Les élus ont insisté sur l’urgence d’opérationnaliser la RAD, présentée comme une solution pour canaliser les jeunes désœuvrés tout en consolidant le dispositif sécuritaire. « L’état-major général doit accélérer ce processus », a martelé Pitchou Mbodina, président du caucus. Une stratégie qui, selon ces parlementaires, pourrait à la fois résorber le chômage des jeunes et endiguer les infiltrations rebelles.
Le front de Nyamamba a particulièrement retenu l’attention. Les députés ont exigé un déploiement massif de soldats et de matériel militaire dans cette zone stratégique. « Les ADF cherchent à semer le chaos. Seule une armée bien équipée et en nombre suffisant peut les neutraliser », a argumenté Mbodina. Des propos qui résonnent avec les récentes attaques attribuées à ce groupe armé dans le territoire d’Irumu.
En réponse, Guy Kabombo Muadiamvita a reconnu la pertinence des recommandations. Le ministre a promis une « attention particulière » à ces demandes, tout en saluant l’engagement des élus dans la quête de paix. Reste à savoir comment ces promesses se traduiront sur le terrain, alors que la région grapple avec des défis logistiques récurrents.
Cette rencontre intervient dans un contexte sécuritaire volatile. Malgré les opérations militaires conjointes avec l’Uganda Peoples’ Defence Forces (UPDF), les attaques des ADF continuent de faire des victimes civiles. La RAD, dont le cadre juridique reste flou pour certains observateurs, sera-t-elle la pièce manquante du puzzle ? Les prochaines semaines diront si cette initiative parvient à concilier enrôlement citoyen et efficacité opérationnelle.
Plusieurs questions persistent : comment garantir que la RAD ne devienne pas une milice parallèle ? Quels mécanismes de contrôle seront mis en place ? Autant de défis qui exigent des réponses claires pour éviter un nouvel échec dans cette guerre asymétrique.
Le gouvernement est désormais attendu au tournant. Les populations de l’Ituri scrutent chaque annonce, entre espoir d’une paix durable et crainte d’un enlisement du conflit. La balle est dans le camp de l’exécutif : transformer ces recommandations en actions tangibles ou risquer une nouvelle escalade de violence.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net