Une situation sécuritaire préoccupante se dessine dans le territoire de Walikale, au Nord-Kivu. Des sources locales rapportent un renforcement massif des positions rebelles du M23 à Kashebere. Selon la coordination de la société civile du territoire, des convois transportant combattants et munitions de guerre convergent vers cette zone stratégique depuis plusieurs heures.
Le président de la structure citoyenne, Fiston Felly Misona, alerte sur une possible violation du cessez-le-feu. « L’objectif est clair : relancer les hostilités dans notre territoire », affirme-t-il, soulignant l’urgence d’une réponse militaire préventive. Des mouvements suspects de troupes rebelles sont également signalés à Kasopo, dans le Masisi voisin, depuis l’aube de ce vendredi.
La société civile exige une vigilance accrue des forces régulières et des groupes d’autodéfense Wazalendo. « Toute négligence pourrait être fatale », prévient Misona, appelant à maintenir un état d’alerte maximal. La population est invitée à collaborer activement en signalant toute activité suspecte, dans un contexte où la méfiance règne quant aux réelles intentions du mouvement rebelle.
Ce développement intervient dans une période cruciale pour la stabilisation de l’Est de la RDC. Le M23, dont les revendications varient selon les cycles de violence, maintient une pression constante sur les axes clés du Nord-Kivu. Kashebere, point névralgique des tensions récurrentes, cristallise les craintes d’une nouvelle escalade.
Les autorités militaires n’ont pas encore réagi officiellement à ces informations. Pourtant, sur le terrain, des sources sécuritaires évoquent des préparatifs défensifs accélérés. Les Wazalendo, souvent en première ligne face aux incursions rebelles, auraient déjà renforcé leurs positions selon des habitants contactés par nos soins.
La question centrale demeure : ce déploiement constitue-t-il une manœuvre d’intimidation ou les prémices d’une offensive majeure ? Les analystes rappellent que le contrôle de Kashebere offre un avantage stratégique pour dominer les axes de ravitaillement vers Goma et les mines environnantes.
La communauté locale, prise en étau entre les différentes forces, redoute un nouvel exode. « Nous vivons avec la valise sous le lit depuis des mois », confie un habitant de Walikale sous couvert d’anonymat. Cette psychose collective alimente les critiques sur l’efficacité des mécanismes de protection des civils.
La balle est désormais dans le camp des autorités congolaises. Réagiront-elles par des frappes préventives ? Privilégieront-elles la voie diplomatique ? Les prochaines heures seront déterminantes pour l’équilibre sécuritaire de toute la région.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd