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La DGI défie les pronostics : 2,7 milliards FC collectés en avril, un ballon d’oxygène pour les finances congolaises

Dans un contexte économique marqué par des défis multiformes, la Direction générale des impôts (DGI) de la République démocratique du Congo (RDC) vient d’afficher une performance remarquable. En avril dernier, cette institution clé a mobilisé 2,7 milliards de francs congolais (FC) sur un objectif initial de 3 milliards FC, soit un taux de réalisation de 90%. Un chiffre qui interpelle : comment l’administration fiscale congolaise parvient-elle à maintenir un tel rythme de collecte malgré un environnement régional volatil ?

En visite de suivi à Kinshasa ce jeudi 1er mai, le ministre des Finances, Doudou Fwamba, n’a pas caché sa satisfaction devant ce résultat. « Cette échéance fiscale du mois d’avril sera déterminante pour la suite de l’année budgétaire », a-t-il déclaré, soulignant le caractère stratégique de l’Impôt sur les bénéfices et profits (IBP) dans le financement des priorités nationales. Un message fort adressé aux partenaires économiques, alors que le pays fait face à ce que le ministre qualifie pudiquement « d’agression subie » – allusion transparente aux tensions sécuritaires dans l’Est du pays.

Derrière ces chiffres se cache un mécanisme fiscal en mutation. La DGI a en effet procédé à un resserrement du contrôle des déclarations des entreprises, combiné à une digitalisation accélérée des procédures. Un gain d’efficacité qui pourrait expliquer la collecte record, même si certains observateurs pointent une pression accrue sur les contribuables formels. « Quand l’État parvient à prélever 900 millions FC par jour ouvrable en moyenne sur un seul impôt, cela questionne la marge de manœuvre réelle du secteur privé », nuance un expert fiscal sous couvert d’anonymat.

L’enjeu dépasse la simple performance administrative. Les 2,7 milliards FC collectés représentent 12% des recettes mensuelles moyennes de l’État congolais, selon les données du Trésor public. Une manne vitale pour financer les infrastructures prioritaires et les services publics, dans un pays où le budget national peine à dépasser les 15 milliards USD annuels. « Chaque franc prélevé légalement évite le recours à l’endettement ou aux coupes budgétaires », rappelle le professeur Éric Nkulu, économiste à l’Université de Kinshasa.

Le ministre Fwamba a par ailleurs insisté sur la nécessaire « consolidation d’un environnement fiscal stable et équitable ». Un plaidoyer qui fait écho aux critiques récurrentes sur la multiplicité des taxes parallèles et le manque de transparence dans certaines provinces. La centralisation des efforts de collecte via la DGI apparaît ainsi comme un rempart contre les dérives, même si des voix locales dénoncent une recentralisation rampante.

Reste que ce succès avrilien ne doit pas occulter les défis persistants. Les 300 millions FC non collectés équivalent au budget mensuel de trois hôpitaux provinciaux. Un manque à gagner qui s’explique en partie par les délais de paiement accordés à certaines entreprises en difficulté, selon des sources internes à la DGI. Par ailleurs, le taux de recouvrement fiscal global en RDC plafonne toujours autour de 60%, loin derrière les standards de la Communauté d’Afrique de l’Est (80% en moyenne).

À l’heure où le gouvernement table sur une croissance de 6,2% pour 2024, cette dynamique fiscale pourrait constituer le socle d’une relance endogène. Mais gare à l’autosatisfaction : entre l’élargissement de l’assiette fiscale – seulement 15% des entreprises sont formellement enregistrées – et la lutte contre les exonérations abusives, le chemin vers l’autosuffisance budgétaire reste semé d’embûches. La prochaine échéance de mai, avec son objectif révisé à 3,2 milliards FC, constituera un test décisif pour cette administration en quête de crédibilité.

Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net

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Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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