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Vaccination des femmes en RDC : l’arme oubliée contre les morts maternelles évitables ?

En République Démocratique du Congo, des milliers de femmes en âge de procréer restent exposées à des maladies évitables, faute d’accès aux vaccins essentiels. Lors de la Semaine Africaine de la Vaccination (SAV), célébrée à Kinshasa du 24 au 30 avril, l’ONG Priorité Enfants sur les Pas de Javier Negro (PREJAN) a lancé un appel pressant : protéger les femmes contre le tétanos, la rubéole, l’hépatite B et d’autres infections aux conséquences souvent mortelles. Une initiative soutenue par la plateforme NIYEL, qui vise à renforcer la confiance dans les systèmes de santé locaux.

Pourquoi ces maladies, que l’on sait prévenir depuis des décennies, continuent-elles de faire des victimes ? Javier Negro, responsable de la communication de PREJAN, rappelle une évidence : « La vaccination sauve des vies. Elle protège non seulement les femmes, mais aussi leurs enfants, leurs familles et l’avenir de nos communautés ». Pourtant, en RDC comme dans d’autres pays africains, les couvertures vaccinales stagnent, laissant des milliers de mères vulnérables face à des risques évitables.

Un bouclier invisible contre les complications mortelles

Le tétanos maternel et néonatal illustre ce paradoxe. Transmis lors de l’accouchement dans des conditions d’hygiène précaires, il provoque des spasmes musculaires violents et entraîne la mort dans 80 à 100% des cas non traités. Un simple vaccin administré pendant la grossesse pourrait pourtant éradiquer ce fléau. Même constat pour la rubéole : contractée pendant la grossesse, cette infection apparemment bénigne cause des malformations fœtales graves. Quant à l’hépatite B, sa transmission mère-enfant peut engendrer cirrhoses ou cancers du foie des décennies plus tard.

Thomas Sala, acteur clé de cette campagne, déplore : « Ces décès ne sont pas une fatalité. Chaque femme non vaccinée est un maillon fragile dans la chaîne de santé publique ». Les experts comparent d’ailleurs les programmes de vaccination à des digues sanitaires : quand la couverture dépasse 80%, la protection devient collective, freinant la circulation des pathogènes.

Démanteler les barrières, village par village

Mais comment transformer cette évidence scientifique en réalité congolaise ? PREJAN mise sur un maillage territorial serré. Agents communautaires formés, partenariats avec les tradipraticiens, sensibilisation via des radios locales… L’approche combine modernité et ancrage culturel. « Beaucoup de réticences viennent de méconnaissances », explique un membre de NIYEL. « Certains croient que le vaccin contre le tétanos rend stérile. D’autres pensent que l’hépatite B ne touche que les hommes. Notre défi : traduire la science en langage du quotidien ».

Résultat de ces efforts : dans les zones ciblées par PREJAN, le taux de vaccination des femmes enceintes a bondi de 35% en 18 mois. Une lueur d’espoir qui montre la voie. Pourtant, l’équation reste complexe. Ruptures de stocks en zones reculées, coûts indirects des transports jusqu’aux centres de santé, méfiance envers les campagnes gouvernementales… Autant d’obstacles qui exigent des solutions sur mesure.

« Cette semaine, faisons le choix de la vie »

Le thème de la SAV 2023 résonne comme un mantra : « C’est humainement possible de sauver plus de vies de femmes grâce à la vaccination ». Pour y parvenir, PREJAN formule des recommandations claires : intégrer systématiquement le volet vaccination dans les consultations prénatales, former les sages-femmes à la communication sur les vaccins, impliquer les leaders religieux dans les campagnes. « Chaque injection est un acte de souveraineté sanitaire », insiste Javier Negro.

Concrètement, les femmes congolaises sont encouragées à :

  • Vérifier leur statut vaccinal avant toute grossesse
  • Exiger les vaccins recommandés lors des consultations prénatales
  • Diffuser l’information dans leurs réseaux communautaires

En cette période de défiance mondiale envers la vaccination, la RDC rappelle une vérité élémentaire : sous perfusion d’aide internationale pour de nombreux médicaments, le pays dispose pourtant d’un outil d’autonomie sanitaire à portée de seringue. Reste à le saisir.

Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net

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Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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