Les tensions persistent dans l’Est de la République Démocratique du Congo, où les Forces Armées de la RDC (FARDC) et la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda, s’accusent mutuellement de violer le cessez-le-feu. Cette situation compromet les efforts de paix visant à stabiliser la région, notamment autour de la ville stratégique de Goma, épicentre des récentes confrontations.
Dans un communiqué rendu public dimanche 13 avril 2025, le Général Major Sylvain Ekenge, porte-parole des FARDC, a fermement rejeté les accusations du M23/AFC. Selon lui, ces allégations sont “infondées et dépourvues de toute logique”. Les FARDC affirment que leurs positions sont situées à des centaines de kilomètres de Goma, dans des zones comme Lubero, Walikale, Mwenga, Uvira, Fizi et Shabunda. Une disposition qui, selon l’armée congolaise, rend impossible leur implication dans les attaques récentes.
“Le communiqué de l’AFC/M23 est un scénario monté de toutes pièces”, a déclaré le Général Ekenge. “Il vise à camoufler les tueries quotidiennes de civils à Goma et à manipuler l’opinion internationale.” Les FARDC réaffirment leur engagement envers les processus de paix en cours, tout en maintenant une posture défensive face aux menaces persistantes.
La situation sécuritaire dans le Nord-Kivu continue d’alarmer la communauté internationale. Les efforts diplomatiques se multiplient pour résoudre la crise entre la RDC et le Rwanda, accusé de soutenir la rébellion du M23. Après le retrait de João Lourenço, l’Union Africaine a désigné le Président togolais Faure Essozimna Gnassingbé comme nouveau médiateur. Ce dernier devra collaborer avec une équipe de facilitation incluant d’éminentes personnalités africaines comme Uhuru Kenyatta (Kenya), Sahle-Work Zewde (Éthiopie) et Catherine Samba-Panza (République centrafricaine).
Alors que les tensions persistent, une question cruciale se pose : ces nouvelles initiatives diplomatiques parviendront-elles à apaiser les conflits qui déchirent l’Est de la RDC depuis des décennies ? Les populations locales, prises entre deux feux, espèrent une résolution pacifique et durable de cette crise qui affecte leur quotidien depuis trop longtemps.
Entre accusations croisées et manœuvres politiques, la situation dans les Kivus reste explosive. Les observateurs internationaux suivent de près l’évolution des négociations, conscientes que la stabilité de toute la région des Grands Lacs en dépend. Les prochains jours seront cruciaux pour déterminer si les belligérants sont réellement engagés dans la voie de la paix ou s’ils préfèrent poursuivre le cycle infernal des violences.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd