Face à des tensions alarmantes dans la capitale congolaise, Kinshasa, toutes les manifestations prévues ont été suspendues et reportées à une date ultérieure. Cette décision, annoncée par le gouverneur Daniel Bumba ce mardi, vise à ramener le calme dans une ville secouée par des événements récents. En parallèle, un guichet avancé sera mis en place pour venir en aide aux victimes de la guerre dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Ces annonces surviennent alors que de jeunes manifestants se sont rassemblés devant plusieurs ambassades, notamment celles de la France, des États-Unis, de Belgique et du Rwanda. Ces manifestations ont dégénéré, avec des pneus brûlés, des dégâts matériels et des tentatives d’intrusion signalées. L’ambassade de France a notamment été brièvement touchée par un incendie provoqué par des pneus enflammés, provoquant une réaction vive de la part de Jean-Noël Barrot, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères. Ce dernier a appelé au respect des missions diplomatiques tout en condamnant fermement ces attaques.
En guise de réponse, le gouvernement congolais a publié un communiqué exprimant ses regrets face à ces incidents. Il a assuré multiplier les efforts pour protéger les missions diplomatiques, leurs personnels et leurs biens, tout en appelant à la prudence. Pendant ce temps, des voix continuent de s’élever pour demander des actions concrètes face à la crise qui frappe l’Est de la RDC. Martin Fayulu, figure de proue de l’opposition congolaise, a exprimé sa compassion envers les populations meurtries de Goma, où la situation sécuritaire et humanitaire reste critique. Dans une déclaration poignante, Fayulu a soutenu les forces armées congolaises tout en exhortant la communauté internationale, dont l’ONU et l’Union africaine, à prendre des sanctions contre le Rwanda.
De plus, il a demandé l’établissement d’un couloir humanitaire pour apporter de l’aide essentielle – eau, vivres, médicaments – aux populations affectées. Fayulu a initialement prôné une mobilisation massive par une marche prévue ce 1er février, mais cette dernière a été reportée conformément aux instructions du gouverneur. Cette crise ne fait qu’exacerber des tensions déjà palpables entre le gouvernement congolais, les forces d’opposition et la communauté internationale, tout en exposant la fragilité de la situation sécuritaire à travers le pays.
Kinshasa, en tant que vitrine de la RDC, se trouve désormais sur le devant de la scène mondiale, illustrant autant les défis internes du pays que la complexité des relations internationales. La suspension des manifestations et la mise en place d’autres mesures ne suffiront probablement pas à calmer les esprits à long terme sans des actions concrètes pour répondre aux griefs de la population et garantir une sécurité durable en République démocratique du Congo.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
