32.2 C
Kinshasa
mardi, décembre 30, 2025

Toute l'Actualité RDC, en Direct et en Détail

AccueilActualitéÉconomieRévolution douanière en RDC : Suminwa lance la transmission électronique obligatoire

Révolution douanière en RDC : Suminwa lance la transmission électronique obligatoire

Une avancée majeure vient de transformer le paysage du commerce extérieur congolais. Le gouvernement de la République démocratique du Congo a procédé au lancement officiel de la transmission électronique de la liasse documentaire, une réforme qui sonne le glas des procédures papiers archaïques et ouvre une ère de digitalisation totale. Ce saut technologique, orchestré via l’interconnexion du système S-ONE de la SEGUCE avec le SYDONIA World de la DGDA, représente bien plus qu’une simple mise à niveau informatique. Il constitue un pivot stratégique pour l’économie nationale, avec des répercussions directes sur la compétitivité des entreprises, les recettes de l’État et l’intégration du pays dans les circuits internationaux.

Concrètement, cette modernisation des douanes en RDC vise à adresser des failles historiques. La liasse documentaire, cet ensemble de formulaires obligatoires pour toute opération d’import, d’export ou de transit, était jusqu’ici soumise à un circuit physique lent et opaque. Désormais, son traitement se fera intégralement en ligne, réduisant drastiquement les interfaces humaines propices aux lenteurs et à la corruption. Selon les estimations des experts, cette dématérialisation pourrait réduire les délais de dédouanement de plus de 30%, un gain de compétitivité immédiat pour les opérateurs économiques congolais. Le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, l’a affirmé sans ambages : la réforme a pour objectif premier de « réduire les coûts et les délais » tout en assurant « une transparence totale » et une « traçabilité » absolue des transactions.

Quels sont les mécanismes de cette transformation ? Le système S-ONE SEGUCE agit comme le guichet unique où les opérateurs déposent électroniquement leurs dossiers. Ces informations sont ensuite transmises en temps réel au système SYDONIA World de la Direction Générale des Douanes et Accises. Ce couplage crée un flux de données sécurisé et inaltérable, éliminant les risques de perte de documents ou de falsification. Pour le ministre des Finances, Doudou Fwamba, l’enjeu est clair : « la mobilisation des recettes publiques va accroître en RDC avec la lutte contre la fraude douanière ». En effet, chaque transaction étant tracée et vérifiable, l’évasion fiscale et la sous-facturation, fléaux qui grèvent les finances publiques, deviennent techniquement beaucoup plus difficiles à perpétrer.

La Première ministre Judith Suminwa, à l’origine de ce lancement du système électronique, y voit une « révolution historique ». Son discours dépasse la simple optimisation administrative pour toucher à la souveraineté économique du pays. Cette réforme s’inscrit dans la droite ligne des efforts pour améliorer le climat des affaires, un paramètre crucial pour attirer les investissements étrangers directs. En se conformant aux standards internationaux de dématérialisation, la RDC envoie un signal fort à ses partenaires commerciaux : elle est déterminée à simplifier et sécuriser les échanges. Cette avancée est-elle le signe d’une nouvelle maturité économique pour le Congo ? Elle positionne en tout cas le pays comme un acteur plus fiable et prévisible sur la scène du commerce extérieur en Afrique centrale.

Les implications sont donc systémiques. Au-delà des gains en efficacité, c’est toute une culture administrative qui est appelée à évoluer. La relation entre l’administration douanière et les usagers se redéfinit sur une base de transparence et de service. Les « tracasseries » évoquées par le ministre Paluku, ces demandes de pots-de-vin informelles qui alourdissaient le coût caché des affaires, se trouvent mécaniquement circonscrites par le circuit électronique. Cette réforme du commerce extérieur au Congo agit ainsi comme un puissant levier de moralisation et de professionnalisation d’un secteur vital.

À l’heure où les chaînes d’approvisionnement globales demandent agilité et fiabilité, la RDC prend un virage décisif. L’obligation du système pour tous les usagers marque un point de non-retour. La modernisation n’est plus une option, mais une condition sine qua non pour que le géant minier africain exploite pleinement son potentiel commercial au-delà des matières premières. L’intégration réussie de ce dispositif technique complexe démontre une capacité de gestion de projet à large échelle. Reste maintenant le défi de l’appropriation par tous les acteurs, des grands groupes aux petits importateurs, pour que les bénéfices théoriques de cette révolution numérique se traduisent en une croissance tangible et partagée pour l’économie congolaise.

Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net

Commenter
Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
Actualité Liée

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici


Actualité Populaire Liée

Actualité Populaire RDC

Résumé de l'actualité quotidienne

Le Brief du Jour du 29 Décembre 2025

Violents affrontements à Kikwit, suspension du général Ekenge, regain d’instabilité à l’est et évasion massive à Kisankala rythment l’actualité de ce 29 décembre 2025. Les FARDC reprennent Katoyi au M23, la presse réclame justice après le meurtre de Thierry Lole, tandis que Théo Bongonda anime le mercato. Retrouvez l’essentiel de la journée en 3 minutes.

Derniers Appels D'offres

Derniers Guides Pratiques