30.2 C
Kinshasa
mardi, décembre 30, 2025

Toute l'Actualité RDC, en Direct et en Détail

AccueilActualitéSociétéRDC : Le Collectif 24 pousse pour une loi sur la numérisation...

RDC : Le Collectif 24 pousse pour une loi sur la numérisation des archives nationales

Dans un pays où l’accès à l’information administrative relève souvent du parcours du combattant, une lueur d’espoir se profile. À Kinshasa, le secrétaire exécutif du Collectif 24, Henri Longedja, a lancé un appel pressant lors d’une séance de sensibilisation : il est temps que la République démocratique du Congo se dote d’une loi encadrant la numérisation des archives et documents administratifs. Cette proposition, formulée le lundi 29 décembre, n’est pas qu’une simple recommandation ; elle est un cri du cœur pour moderniser la gestion de la mémoire collective et faciliter la vie des citoyens. « Comment initier un texte de loi qui pourrait être porté par le gouvernement ou les députés ? », interroge-t-il, soulignant l’urgence d’une action législative.

Imaginez un instant pouvoir consulter un acte de naissance, un jugement ou un document historique sans vous rendre dans des bureaux aux archives poussiéreuses, après des heures d’attente sous un soleil de plomb. C’est cette promesse que porte la numérisation archives RDC. Pour Jean-Paul Nenga, président des archivistes de la RDC, présent à l’atelier, l’enjeu est clair : « Avec la numérisation, l’accessibilité devient facile. Les gens peuvent accéder aux informations depuis différents endroits. » Une révolution tranquille qui pourrait transformer radicalement la relation entre l’administration et les administrés, notamment dans une métropole comme Kinshasa où la demande d’accès information Kinshasa est croissante.

Pourtant, derrière cette vision moderne se dressent des obstacles de taille. Henri Longedja ne mâche pas ses mots pour les énumérer : « Il y a des besoins techniques, humains, mais aussi financiers. » Les archives nationales RDC, dépositaires d’un patrimoine documentaire inestimable, fonctionnent avec des moyens dérisoires. Comment envisager de scanner, classifier et sécuriser des millions de documents sans un budget conséquent et des compétences adaptées ? La proposition du Collectif 24 numérisation met ainsi le doigt sur une contradiction criante : dans un monde de plus en plus connecté, la RDC risque de voir sa mémoire administrative sombrer dans l’oubli physique, faute de moyens pour la préserver numériquement.

Cette situation pose une question fondamentale : jusqu’à quand la transparence et l’efficacité administrative resteront-elles des vœux pieux ? L’atelier de sensibilisation a au moins le mérite d’avoir identifié des pistes concrètes. L’une des recommandations phares est le renforcement de la collaboration entre l’Institut national des archives du Congo et la société civile. Cette synergie est essentielle pour porter le plaidoyer, mais aussi pour surveiller la mise en œuvre des futurs projets. Car sans pression citoyenne, une éventuelle loi numérisation Congo pourrait bien rejoindre les rayonnages des textes jamais appliqués.

Les enjeux dépassent largement la simple modernisation technique. Il s’agit de démocratie. Des archives accessibles, c’est un outil de lutte contre la corruption, un levier pour la recherche historique, et un droit fondamental pour tout citoyen de prouver son identité ou ses droits fonciers. Dans un contexte où les tensions sociales sont vives, garantir un accès équitable à l’information officielle est une condition sine qua non pour apaiser les conflits et bâtir un État de droit. La numérisation n’est donc pas un projet technocratique, mais un impératif de justice sociale.

Alors, la RDC parviendra-t-elle à saisir cette opportunité ? Le chemin sera long et semé d’embûches. La volonté politique sera l’élément déterminant. Les propositions du Collectif 24 ouvrent une brèche. Il appartient maintenant aux parlementaires et au gouvernement de traduire cette urgence en actions concrètes, en dotant enfin les archives nationales des ressources nécessaires. L’histoire jugera si, à l’ère du numérique, le Congo a choisi de préserver sa mémoire ou de la laisser se déliter. La balle est dans le camp des décideurs. Le temps presse, car chaque document qui se dégrade est une page de l’histoire congolaise qui s’efface à jamais.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net

Commenter
Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
Actualité Liée

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici


Actualité Populaire Liée

Actualité Populaire RDC

Résumé de l'actualité quotidienne

Le Brief du Jour du 30 Décembre 2025

Sécurité, économie et sport : l’actualité du 30 décembre 2025 a été dominée par l’enlèvement de 42 femmes par le M23 au Nord-Kivu, la révélation de complicités politiques dans la rébellion Mobondo, et le lancement de grandes réformes numériques douanières par Judith Suminwa. Un condensé en 7 actes pour comprendre la RDC aujourd’hui.

Derniers Appels D'offres

Derniers Guides Pratiques