Imaginez une cité côtière, riche des ressources pétrolières de la République Démocratique du Congo, plongée dans l’obscurité pendant que le reste du pays célèbre. À Moanda, dans le Kongo Central, cette réalité est le quotidien de milliers de familles. Mathieu Kumbu, un jeune habitant, n’en peut plus : « Comment fêter Noël ou le Nouvel An dans le noir ? Nos aliments pourrissent dans les frigos éteints, et l’ambiance est morte. » Ce témoignage poignant résume le calvaire vécu lors des fêtes de fin d’année, symptôme d’un problème plus profond qui ronge cette localité stratégique.
Comment expliquer que coupures électricité Moanda soient si persistantes dans une région qui contribue à la richesse nationale ? La cité, pourtant au cœur de l’exploitation pétrolière, est paradoxalement victime d’un déficit criant en énergie. Les problèmes d’électricité Kongo Central ne sont pas nouveaux, mais à Moanda, ils prennent une dimension particulièrement aiguë, affectant la vie économique, sociale et même la santé des populations. Les habitants sont contraints de recourir à des groupes électrogènes coûteux ou de vivre à la lueur des bougies, une situation intolérable au 21e siècle.
Face à cette urgence, le Conseil territorial jeunesse Kongo Central a décidé de passer à l’action. Une réunion d’urgence a été convoquée ce lundi pour tirer la sonnette d’alarme. L’objectif ? Faire le point sur l’avancement des travaux d’électrification de la cité, aujourd’hui au point mort. En effet, les espoirs reposaient sur une commission chargée de gérer les fonds issus de l’avenant 9 sur l’exploitation pétrolière et gazière, signé par le président de la République. Or, cette commission a été dissoute suite à de graves soupçons de fonds pétroliers Moanda détournement et de mauvaise gestion. Où sont passés les millions destinés à développer Moanda ? La question brûle les lèvres de toute une génération.
L’analyse collective révèle un scandale silencieux. Les ressources qui devaient profiter à la population locale semblent s’être évaporées dans les méandres d’une gestion opaque. La dissolution de la commission n’a pas été suivie de mesures claires pour relancer les projets, laissant la jeunesse Moanda électrification dans l’expectative. Comment la jeunesse peut-elle croire en l’avenir lorsque les fonds promis pour son développement sont détournés ? Cette situation nourrit un sentiment d’injustice et de colère chez les jeunes, déterminés à ne plus rester les bras croisés.
À l’issue de la réunion, une décision forte a été prise : le Conseil territorial de la jeunesse effectuera une descente au cabinet du ministre national des Hydrocarbures, à Kinshasa. Cette démarche vise à examiner les mesures d’accompagnement prévues après la dissolution de la commission et à clarifier la manière dont la jeunesse pourra être impliquée dans la poursuite des travaux. Il s’agit d’une requête légitime : les jeunes de Moanda veulent être acteurs du développement de leur cité, pas seulement spectateurs de son déclin. Cette initiative montre une maturité politique et un engagement civique remarquables.
Au-delà de Moanda, cet épisode pose des enjeux sociétaux majeurs pour toute la RDC. La gestion transparente des revenus des ressources naturelles reste un défi colossal. Les problèmes d’électricité Kongo Central sont le miroir d’une gouvernance défaillante qui prive les populations des bénéfices de leur sous-sol. L’implication de la jeunesse dans ce combat est un signal fort : les nouvelles générations refusent la résignation et exigent des comptes. Leur mobilisation pourrait inspirer d’autres communautés confrontées à des situations similaires à travers le pays.
En conclusion, la lutte pour l’électrification de Moanda dépasse la simple question de l’accès à l’énergie. Elle symbolise le combat pour la dignité, la justice et l’équité. Alors que la jeunesse Moanda électrification prend les devants, une question demeure : les autorités entendront-elles cet appel ? L’espoir réside dans cette détermination juvénile à briser le cercle vicieux de la pauvreté énergétique et de la corruption. Moanda, cité pétrolière dans le noir, aspire enfin à voir la lumière, portée par ses propres enfants.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
