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Mbuji-Mayi : le stockage de matériaux sur les routes modernisées fait polémique

Imaginez cette scène à Mbuji-Mayi : sur une route fraîchement asphaltée, luisante sous le soleil du Kasaï-Oriental, des tas de sable et des pyramides de moellons empiètent sur la chaussée. Pour les riverains, c’est une solution pratique. Pour l’Office des voiries et drainages (OVD), c’est un coup de massue porté aux efforts de modernisation routes. Cette pratique, anodine en apparence, cristallise un conflit latent entre les besoins immédiats de la population et la préservation des infrastructures urbaines RDC.

Dans un message publié sur sa page Facebook ce vendredi 26 décembre, l’OVD Kasaï-Oriental a exprimé une inquiétude grandissante. L’entreprise publique alerte sur les dangers du stockage matériaux construction directement sur les chaussées réhabilitées. « La route est conçue pour supporter la circulation, pas pour servir d’aire de dépôt », rappelle-t-elle avec fermeté. Elle détaille que ces ouvrages, composés de couches techniques de granulats et de bitume, voient leur durée de vie drastiquement réduite par ce type de pression statique. Quel gâchis pour des infrastructures chèrement acquises !

Les conséquences sont multiples et graves. Encombrées, les routes Mbuji-Mayi voient leur fluidité entravée, créant des embouteillages inutiles. Pire, ces obstacles improvisés transforment la voie publique en un terrain de jeu dangereux, exposant piétons et automobilistes à des risques accrus d’accidents. L’OVD insiste : la route n’est ni un entrepôt temporaire ni un chantier à ciel ouvert. Mais comment en est-on arrivé là ? La population serait-elle inconsciente de la valeur de ces nouveaux axes ?

La réaction en ligne ne s’est pas fait attendre, et elle offre un autre son de cloche, plus critique envers les autorités. Kamanga Mbuyi, un internaute, lance une question rhétorique cinglante : « Où sont les passerelles promises ? » Il reproche à l’OVD d’avoir modernisé les routes sans prévoir les rampes d’accès qui permettraient aux camions de décharger les matériaux directement dans les parcelles riveraines. Sans cette infrastructure basique, les habitants se retrouvent coincés : comment construire ou agrandir sa maison sans pouvoir recevoir le sable ou les parpaings ? Danny Daniel abonde dans ce sens, soulignant que pour certaines artères, les travaux sont terminés depuis longtemps, mais les fameuses passerelles, elles, brillent toujours par leur absence.

Cette situation met en lumière un problème récurrent de l’aménagement urbain en RDC : le fossé entre la réalisation d’un ouvrage et son intégration fonctionnelle dans le quotidien des citadins. La modernisation routes ne se limite pas à poser du bitume ; elle implique une vision globale qui anticipe les usages et les besoins annexes des populations. Le cas de Mbuji-Mayi pose une question fondamentale : à qui profite vraiment la modernisation si elle crée de nouvelles contraintes pour ceux qui vivent à ses côtés ?

L’appel de l’OVD à la préservation est légitime et nécessaire. La dégradation prématurée des routes représente un immense gaspillage de ressources publiques dans une province qui en a grand besoin. Cependant, cet appel ne peut être entendu que s’il s’accompagne d’une écoute active des doléances citoyennes. La balle est aussi dans le camp des autorités. La construction de rampes d’accès ou d’aires de déchargement dédiées pourrait être une solution pragmatique, apaisant les tensions et protégeant le patrimoine routier.

Finalement, les tas de sable sur les routes Mbuji-Mayi sont plus qu’un simple désordre. Ils sont le symptôme d’un dialogue rompu entre les gestionnaires d’infrastructures urbaines RDC et les usagers. Préserver les acquis de la modernisation exige un effort concerté : une responsabilisation de la population, oui, mais aussi une exécution complète et réfléchie des projets par l’OVD Kasaï-Oriental. L’enjeu est de taille : construire une ville non seulement plus belle, mais aussi plus fonctionnelle et plus juste pour tous ses habitants.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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